À moins d'en être membre, le nom de Raël prête généralement à sourire tant l'histoire qui se cache derrière ce mouvement sectaire tient plus d'un mauvais récit de science-fiction des 70's que de faits réels. Mais si la forme peut être sujette à toutes les moqueries, le fond n'en est pas moins glaçant puisqu’il s'agit véritablement d'une emprise à la fois sexuelle et financière sur des personnes, sous couvert de mouvement libertaire.
«Raël, le prophète des extraterrestres» sort le 7 février dans le format désormais typique des miniséries documentaires que l'on retrouve sur Netflix. Quatre épisodes retracent l’histoire du gourou Claude Vorilhon et son mouvement, né au milieu des années 1970 et classé comme secte depuis 1995 par un rapport parlementaire.
Cette secte, dont le siège se trouve d'ailleurs à Genève, se fonde entièrement et uniquement sur le témoignage de Claude Vorilhon qui développe grâce à ça une doctrine qui sera celle de son mouvement. Cet ancien chanteur et journaliste automobile, prétends avoir rencontré un extraterrestre en 1973 qui lui aurait donné le nom de «Raël», signifiant «Le Messager». L'alien lui aurait également transmis un message expliquant l'origine de la vie sur la Terre. Un message qu'il aura pour mission de répandre dans tous les pays.
Ainsi, au fil des ans, son mouvement a su attirer nombre de personnes à la recherche d'ésotérisme. Jamais attaqué personnellement ni condamné, il semblerait que le gourou a toujours réussi à ne pas franchir de ligne blanche qui pourrait le mettre derrière les barreaux.
Celui-ci s'est tout de même arrogé les exclusivités sexuelles de femmes membres de sa communauté dont les membres versent une part substantielle de leurs revenus à la secte, via des comptes en Suisse et au Liechtenstein. Le mouvement a également fait parler de lui à une époque en prétendant avoir réalisé des clonages humains, ce qui a permis à ses dirigeants de s’enrichir aux dépens de plusieurs personnes, via des montages financiers.
En quatre épisodes de 45 minutes chacun, ce documentaire, riche en archives, donne également la parole à ses adeptes comme à ses détracteurs via des témoignages de raëliens toujours fidèles au mouvement et d’ex-raëliens repentis. On retrouve aussi des experts et des journalistes ayant enquêté sur le mouvement, notamment Brigitte McCann, reporter canadienne ayant infiltré la secte au début des années 2000.
Le plus surprenant reste tout de même l'intervention de Raël lui-même, 77 ans aujourd’hui, témoignant face caméra. Celui-ci vit actuellement à Okinawa, au Japon.