Ça balance sur The Idol, la série événement de HBO dont les créateurs ne sont autres que Sam Levinson, auteur de la série Euphoria, et le musicien Abel Tesfaye, plus connu sous le nom de The Weeknd. La série conte comment une pop-star nommée Joclyne (Lily-Rose Depp) navigue dans l'industrie de la musique et tombera sous l'emprise de Tedros (The Weeknd) qui s'avère être le gourou d'un étrange culte. Le magazine Rolling Stone a publié un article sur les coulisses du show et celles-ci semblent être passablement tachées par des rumeurs peu glorieuses.
En effet, selon le célèbre magazine américain, Sam Levinson aurait fait de The Idol «un torture-porn», en y intégrant des scènes sulfureuses, voire dérangeantes, et ferait l'apologie du viol selon les témoignages de treize personnes impliquées dans la production. Le projet, qui n'a toujours pas de date de sortie, a d'ailleurs été teasé il y a six mois avec une bande-annonce hypnotique qui s'ouvrait sur la phrase suivante: «Par les esprits malades et tordus du créateur d'Euphoria Sam Levinson et Abel "The Weekend" Tesfaye» et décrivait la romance de l'intrigue comme «l'histoire d'amour la plus sordide».
Au-delà du contenu sulfureux qui faisait déjà le sel de la série Euphoria, c'est surtout tout un projet qui a capoté, subissant de nombreux reports et son entière réécriture. La série a été développée pour la première fois en juin 2021. A cette époque, l'actrice et réalisatrice Amy Seimetz (The Girlfriend Experience) était aux manettes du projet. Bien que son travail de production pour les six épisodes était achevé à 80%, elle aurait soudainement quitté le projet en avril dernier. HBO parlait alors d’une refonte créative majeure.
La chaîne a rapatrié en catastrophe son réalisateur prodige Sam Levinson. Toujours selon l'article de Rolling Stone, celui-ci a décidé purement et simplement abandonner le projet. Sam Levinson trouvant le récit un peu trop féministe, il fit le choix de réécrire la majorité de la série à sa sauce, quitte à en faire une histoire qui nourrit la culture du viol. Une réécriture apparemment douteuse qui aurait demandé à la production une rallonge de 20 millions de dollars sur un budget initial de 54 millions.
Selon trois témoignages, un épisode comportait une séquence particulièrement dérangeante, où le personnage incarné par The Weeknd frappait violemment sa partenaire à l'écran. Une violence qui aurait fait sourire la jeune femme avant de demander à être de nouveau molestée. Un déchaînement qui aurait donné une érection à son conjoint.
Dans d'autres des exemples cités, Sam Levinson aurait pensé à une scène dans laquelle Jocelyn (Lily-Rose Depp) devait placer et porter un œuf dans son vagin. Si elle le laissait tomber, Tedros (The Weeknd) refuserait de la violer, ce que le personnage l'aurait supplié de faire pour le bien de sa carrière. Une scène qui n'aurait jamais été filmée, car la production était dans l'impossibilité de rendre cette scène crédible sans que Lily-Rose Depp ne s'insère physiquement l'œuf.
The Weeknd, optant pour l'offensive au détriment de la justification, a contre-attaqué sur Twitter. En réponse, il a posté un extrait de la série où le magazine est cité et ouvertement moqué. Il est dit, par le personnage de Tedros, que Rolling Stone est dépassé par les réseaux sociaux et que Jocelyne ne sera donc pas en couverture.
.@RollingStone did we upset you? pic.twitter.com/Uyx06lyRgx
— The Weeknd (@theweeknd) March 1, 2023
Ce n'est pas la première fois que Sam Levinson est sous le feu des critiques. Lors de la seconde saison d'Euphoria, le média américain The Daily Beast évoquait déjà une forme de toxicité, notamment à l'égard de l'actrice Barbie Ferreira qui l' aurait amené à quitter le tournage par deux fois. L'actrice Sydney Sweeney a également confirmé avoir refusé de tourner plusieurs scènes topless qu’elle ne jugeait pas nécessaires malgré l'insistance du réalisateur. Selon le New York Post, Sam Levinson aurait également eu un comportement tyrannique, voir cruel sur le tournage. Des rumeurs pourtant démenties par la chaîne qui assure que tout s'était bien passé.
Quant à Lily-Rose Depp, l'actrice de 23 ans a pris la défense du réalisateur suite à cette tribune dans un communiqué transmis au New York Post , déclarant qu’il était le meilleur réalisateur avec lequel elle avait travaillé.
Si l’article de Rolling Stone ne dresse pas un portrait glorieux du showrunner de The Idol, HBO affirme néanmoins dans les colonnes de Variety que la version définitive de la série aurait toujours «une perspective féminine» et qu’aucune source de Rolling Stone n’a eu accès au produit fini.
Retardée à cause de sa production visiblement chaotique, cette satire de la célébrité qui se veut «plus sombre, plus folle et plus risquée qu’Euphoria» devrait débarquer sur HBO au cours de cette année.