Ça sent la boue et la paille. Si Nemo a essayé d’échapper à la Suisse après avoir gagné l’Eurovision, c'est mal barré.
Il n'empêche que les pelerines multicolores se sont entassées devant la scène Véga, à Paléo, ce dimanche, pour juger de la qualité du grand vainqueur de l'édition 2024. La coqueluche des Suisses tiendra-t-elle ses promesses, une fois posée sur la scène du plus grand open air de Suisse?
La foule est hétéroclite mais de bonne humeur, ce 27 juillet, malgré la boue et la pluie battante. La météo refuse de foutre la paix aux curieux et festivaliers pétris de bonne volonté. On est sur le point de se demander si Nemo ne va pas laisser tomber (ce doit être terriblement chiant, de performer sous l'eau), voilà la starlette qui arrive. Si joli et si charmant, dans son costume tout de zèbre et de tulle, tout de noir et de blanc, avec ses boucles indisciplinées et ses ongles rose pâle coupés bien droit.
Le concert commence sur une chanson inédite, un extrait de son futur album Ça parle de grenouilles. Ironique.
Avec une motivation et une fraîcheur étonnante pour son âge, Nemo danse et sautille. Grâce, légèreté. Les octaves qui jouent avec nos nerfs évoquent un Mika 2.0 - ou un gourou adepte de yoga. C'est alors que l'artiste à la voix cristalline ose son unique titre en suisse allemand. Les deux reprises du show lui réussissent tout aussi bien bien - Believe de Palamedio, puis Céline Dion (on est en Suisse romande, quand même).
Le tout durera moins d'une heure. Simple, efficace, (trop?) rapide, Nemo donne l'impression qu'il n'oublie pas d'où il vient et qu'il respecte son public. Pour preuve, au moment où l'on se dit qu'il compte s'évader de la scène sans chanter son morceau le plus célèbre, à l'issue de cette performance express, le voilà qui se fend enfin de The Code.
Un joli final sous une pluie foudroyante mais face à des adeptes enthousiastes. Nemo avait tout pour décevoir ses fans romands. Mais le Biennois a pleinement accompli sa mission. Au point même d'adoucir la météo.