Si je vous dis HBO, vous allez forcément me répondre «série de qualité». En effet, la chaîne câblée américaine, qui dispose de sa propre plate-forme de streaming HBO Max (toujours indisponible chez nous), a dans son catalogue de nombreuses pépites qui collectionnent les Emmys par dizaines: Game of thrones, Les Soprano, The wire, Succession… pour ne citer qu'eux. Lorsque la chaîne a annoncé vouloir adapter le jeu vidéo The last of us, autant dire que l'excitation était grande et les craintes également, tant les adaptations de jeux vidéo sur petits et grands écrans ont toujours été laborieuses. Près de dix ans après la sortie du jeu vidéo phénomène, la série est enfin là et les premiers avis, dont le nôtre, sont unanimes: c'est une masterclass. La série est même notée avec une moyenne de 84/100 sur Metacritic, 98% sur Rotten tomatoes et figure au premier rang du classement Internet movie database (IMDb).
A sa sortie en 2013, le jeu avait a fait sensation, salué de toutes parts pour ses qualités visuelles mais surtout pour son scénario qui faisait la part belle aux émotions. Lauréats de nombreuses récompenses, il s’est vendu à 17 millions d’exemplaires à travers le monde. Le jeu a même eu droit à un remake en 2022 sur PC et PlayStation 5.
L'attente est donc immense et l'exigence se devait d'être de mise. C'est pourquoi HBO s'est entouré d'un duo qui pouvait difficilement décevoir: le créateur du jeu, Neil Druckmann, et Craig Mazin, créateur et scénariste de l'excellente mini-série Chernobyl. Bien entendu, la série est accessible aux personnes qui ne connaissent rien à la licence. Elle reprend la trame du premier jeu, l'approfondit tout en glissant de nombreux clins d’œil qui parleront à ceux qui ont connu l'histoire, manette en main.
Point important, The last of us, est avant tout une série d'horreur qui pourrait s'apparenter à The walking dead avec la subtilité du roman La route de John Hillcoat. L’action se déroule dans un monde ravagé par un champignon qui colonise les organismes humains, les transformant en zombies extrêmement agressifs. Ce champignon, le cordyceps, existe vraiment. Il parasite des papillons, des araignées et autres insectes en se développant sur, dans et, plus tard, hors des insectes, prenant le contrôle de leur esprit et de leurs fonctions motrices. Ce champignon n'est pas dangereux pour l'être humain, on lui attribue même des vertus.
La série démarre en 2003, au moment de l’apparition des premiers infectés, avant de sauter 20 ans plus tard quand les survivants sont parqués dans des zones de quarantaine militarisées où l'espoir a disparu. Joel, incarné par Pedro Pascal (Narcos, Game of thrones), est un homme brisé par les événements, qui a viré dans la contrebande pour survivre. Il se retrouve malgré lui chargé d’escorter à travers les Etats-Unis une adolescente de quatorze ans, Ellie (Bella Ramsey, également vue dans Game of thrones), apparemment immunisée contre le virus et qui serait peut-être la clé d'un remède.
Le pilote prend donc place durant l'épidémie de cordyceps. De par sa mise en scène à la fois anxiogène et réaliste, la série nous renvoie inévitablement à ce que nous avons traversé avec la crise du Covid. Parce qu'à la différence des autres séries apocalyptiques qui privilégient les effets gores et les scènes d'actions, The last of us est avant tout une odyssée intime, touchante et surtout humaine, essentiellement basée sur la relation entre ses deux personnages.
HBO et le Vieux Continent, c'est une histoire compliquée. Pour les Anglo-Saxons, la série est accessible aux abonnés de la plateforme de streaming HBO Max qui n’est pas encore disponible dans tous les territoires européens. Pour la France et pour la Suisse romande, le catalogue de la chaîne était intégré à OCS, lui-même intégré à la plateforme MyCanal de Canal+. Mais en 2022, l’accord qui liait OCS à HBO s’est éteint alors que l’arrivée de HBO Max en francophonie un jour prochain reste encore incertaine. Pour la France, la série a été sauvée par Amazon et son service Prime Video qui propose la série chaque lundi, 24 heures après sa diffusion américaine. Malheureusement, l'offre se limite au territoire français.
La RTS s'est toujours arrangée pour diffuser les séries HBO le lendemain de leur diffusion, comme récemment House of the dragon et The white lotus. Elle s'est malheureusement retrouvée face à un mur avec Warner Bros, propriétaire d'HBO. La RTS était en phase de négociation et promettait une fenêtre de diffusion «d'ici cet été». Une triste nouvelle quand on sait que même la Belgique a trouvé des accords pour diffuser la série.
Bonjour @SforSainath, les négociations sont en cours entre la RTS et la société de production Warner Bros pour l’acquisition des droits de The Last of Us. La RTS espère pouvoir vous proposer cette série d’ici cet été sur RTS 1 et Play RTS.😉
— RTS (@RadioTeleSuisse) January 5, 2023
Néanmoins, tout n'est pas perdu pour la Suisse. La RTS a finalement réussi a trouver un accord et la série est désormais disponible sur Play RTS. La série est diffusée depuis le lundi 20 février sur RTS1 à raison de deux épisodes par semaine jusqu'au lundi 13 mars. L’épisode final de la première saison sera donc diffusé 24 heures seulement après les Etats-Unis.