Stanley Sugerman est un mec au physique plutôt grassouillet, très loin d'être un sportif d'élite. On le voit un gobelet du Burger King à la main, le visage cerné et la dégaine du retraité. Mais l'homme peut faire décoller des carrières. Sugerman est un scout de renom pour les Philadelphie 76ers, il voyage aux quatre coins du monde pour repérer le basketteur qui fera les beaux jours de la franchise de Philly. Il tombe un jour sur un Espagnol, Bo Cruz, interprété par l'ailier fort des Utah Jazz, Juan Hernangomez. Entre eux deux, c'est une relation forte qui va se nouer.
Un récit de rédemption entre la brute Bo Cruz et l'écorché Stanley Sugerman. Un père par procuration pour l'un, un fils par procuration pour l'autre. Une alchimie intéressante entre les deux hommes au milieu de scènes à la caméra énergique et vive, une mise en scène fluide et appréciable. Il y a un film de facture classique qui trace sa route. La pellicule a pour qualité de décrire la complexité pour ces jeunes joueurs, confrontés à un sacré massif à gravir pour fouler les parquets de la NBA.
Le haut du panier va parler aux fans de la sphère orange, aux fanatiques de l'univers NBA. Un métrage qui n'a rien de novateur, qui entre dans cette droite lignée des films sur le basketball. Ils ne sont pas nombreux: on pense à la récente série Winning Time, ou encore au petit bijou de Steven Soderbergh, High Flying Bird.
Cette production Netflix cherche plutôt à embarquer le spectateur dans une jolie histoire, hissée par un scénario convenu et poussant dangereusement vers le happy end escompté. Cette fin heureuse qui clôt un film incarné par un Adam Sandler vulnérable, poignant dans son costume d'homme marqué par ses défaites personnelles et passionné par son sport. Le haut du panier est le parfait prototype de film tendre, attachant, misant sur les déboires avant les victoires. Surtout, il est une comédie dramatique d'outsiders qui arrivent enfin à exploiter leur plein potentiel.
Rien de bien folichon sous les panneaux, mais les paniers sont inscrits, c'est ce qui compte. On retiendra surtout un ballet de grands noms tels que le mythique coach Doc Rivers, le joueur des Timberwolves Anthony Edwards ou les passages éclairs de Trae Young et Shaquille O'Neal. Reste que le film est bien gentillet, dans les clous, sans faire de vague. Le sympathique divertissement du samedi soir, en somme.