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«Extrapolations»: notre avis sur la série climatique d'Apple

Kit Harington dans la série Extrapolations.
Kit Harington (ou Jon Snow) sort les biceps et interprète un mystérieux magnat de la pharma, de la tech et tout le tintouin. Image: Apple TV+

«Extrapolations»: la série d’anticipation au casting démentiel

Scott Z. Burns déclare l'urgence climatique dans sa création intitulée Extrapolations. Car oui, tout se consume sur notre planète, même l'écriture et les personnages du scénariste. Notre avis.
17.03.2023, 18:5817.03.2023, 20:48
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Extrapolations s'ouvre sur un monde qui brûle, avec une jeune militante écologiste (Yara Shahidi) qui s'apprête à faire un discours sur la nécessité d'agir contre le changement climatique. Le ton est donné, le message est passé en moins de 45 secondes. Et arrive une question posée à la jeune femme avant qu'elle n'entame son discours. Un collaborateur lui demande si elle a besoin de quelque chose avant que les caméras ne s'enclenchent. Elle répond du tac au tac: «Que les gens écoutent».

Que le peuple tende l'oreille pour comprendre l'urgence climatique (tiens, on a déjà entendu ça quelque part). La série d'anticipation nous expose les dommages d'une hausse des températures de 1,5 degré, l'avertissement ultime d'un monde qui s'apprête à brûler.

En prenant racine de 2037 à 2070, les huit épisodes sont vaguement interconnectés et croisent des destins, des histoires qui s'imprègnent des multiples couches de notre société: entre les riches qui investissent leurs biftons, les chercheurs qui tirent la sonnette d'alarme et les optimistes qui poursuivent cette idée que la planète retrouvera de sa superbe, vous avez le tableau.

Des personnages portés disparus

Et là, à force de nous pondre une série digne d'un rapport du GIEC, visible dans les moindres parcelles de dialogues, il y a de quoi vite rouler des yeux tant le créateur Scott Z. Burns nous rabâche les oreilles sans jamais s'intéresser à...ses propres personnages. Car le scribe en chef du show est fasciné par la fin du monde, par les enjeux climatiques, notre avenir déglingué, oubliant l'exécution au détriment d'un message empreint de lourdeur.

Il faut dire qu'entre la production du documentaire sur Al Gore, Une vérité qui dérange, et l'écriture du film devenu viral en période de confinement, Contagion, l'ardoise nous fait rapidement comprendre que l'obsession du réalisateur est plutôt évidente: les récits catastrophiques semblent lui coller à la peau.

Sienna Miller dans Extrapolations.
Balivernes leur 1,5 degré en plus, il fait au moins 60 degrés. Image: Apple TV+

Assez pour abandonner la brochette vertigineuse d'acteurs et d'actrices dans un maelström de catastrophes climatiques. Avec ce casting XXL dont le simple budget sandwichs est celui d'un film français, les Edward Norton, Meryl Streep, Marion Cotillard, Matthew Rhys, Tobey Maguire, Sienna Miller, Tahar Rahim, Kit Harington, Forest Whitaker (ok, stop!) sont souvent écrasés par trop de palabres écolos.

Pas ou peu de nuance

Bien que parfaitement monté visuellement, Extrapolations n'injecte jamais la moindre nuance, brossant des personnages effacés dans un monde qui tombe en ruines. Pour ça, Burns a bien compris la mécanique du raz-de-marée écologique. Mais encore faut-il, pour sublimer l'entier de la marchandise, utiliser sa foule de têtes d'affiche, les faire exister, les écrire.

La série frôle la caricature et n'évite pas l'écueil de la morale de boyscout.

Malgré le raisonnement discursif ronflant, Extrapolations réussit à trouver des trappes pour nous pondre des séquences convaincantes, comme l'épisode «2068», porté par Forest Whitaker notamment. Mais ce ne sont que des fulgurances: Burns s'obstine à nous composer les notes d'un avenir sombre pour notre monde, articulant des visions prophétiques (peut-être), reléguant les âmes errantes (les comédiens et comédiennes) du show en bout de table - le contre-exemple judicieux est Five Days at Memorial, toujours sur Apple TV+.

Ainsi votre nouveau rendez-vous Apple est un simple carton d'invitation pour contempler la vitrine catastrophique des forêts qui se consument, des sécheresses mortelles, sans s'intéresser à la dimension humaine et une population mondiale qui brûle en silence.

Dès le 17 mars, les 3 premiers épisodes d'«Extrapolations» sont disponibles sur Apple TV+. Chaque vendredi un nouvel épisode.

La bande-annonce à regarder ici:

Vidéo: watson

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