La semaine dernière, souvenez-vous, nous n’avions pas pleuré le départ de Jarvis et de ses santiags. Pour cette troisième semaine, il reste douze candidats en lice, prêt à en découdre pour balancer la meilleure punchline avec le mot «patate».
Pour cette épreuve sous le signe de la pomme de terre, ce sont les chefs français Jérôme Banctel et Sébastien Vauxion qui jugeront les assiettes des candidats. Pour la première fois cette saison, ils vont devoir travailler en brigade et potentiellement s'embrouiller.
Ils ont une heure pour sublimer la patate, «produit extraordinaire» selon Stéphane Rotenberg, notre food and travel influencer, qui a visiblement un très bon anti-cerne, car il était la veille en Ouganda en train d'expliquer aux candidats de Pékin Express qu'ils devaient traverser le lac Victoria en radeau.
Stéphane Rotenberg le mardi / le mercredi. Quel homme ! #PekinExpress #TopChef pic.twitter.com/rHmc2Ks2Z7
— Ed Chebest (@platdepolenta) February 24, 2021
Les brigades jaune et violette doivent sublimer la patate dans un plat sucré. Les brigades rouge et bleu, dans une version salée. Le premier qui dit: «chaud patate», on boit un shot.
Les jaunes (Arnaud, Thomas, Bruno) partent sur un mille-feuille de pomme de terre, crème et gaufrette de patate, billes de patate au miel, gel de vinaigre de cidre. «Bien joué et malin», lance Michel Sarran, qui rappelons-le, est cette année, un chef libéré-délivré car il n’a pas une équipe de tartempions.
Bruno, prêt à tester de nouvelles machines, se lance dans la confection de tuiles cuites avec un appareil à panini. La semaine prochaine, qui sait, il tentera peut-être une cuisson de steak au gaufrier... toujours dans l’innovation.
Verdict: c’est le plat des violets qui est retenu. Celui des jaunes, à cause d'une histoire de caramel oublié, est «un peu désucré», explique Sébastien Vauxion.
L'équipe des bleus (Matthias, Charline et Mathieu) part sur une patate roulée au lard, purée de rattes, émulsion de patate/ail, condiment rouille et huîtres.
Charline, la benjamine, celle qui a mis tant d'efforts pour gagner Objectif Top Chef, est traitée comme une enfant par ses coéquipiers, qui finissent par faire comme si elle n'était pas là.
Tout ça parce qu'elle n'a pas été capable de faire un condiment. Du coup, Matthias, incarnant parfaitement son rôle de mansplainer, lui fait comprendre qu'elle est bien mignonne, mais qu'il va s'en charger et qu'elle n'a qu'à lui passer le sel quand il le lui demandera. On espère qu’Etchebest va lui faire une clé de bras à celui-là.
Verdict: Une assiette bien réalisée... sans Charline. «On a de la technique au service de la dégustation», affirme Sébastien Vauxion. Par contre, il y a trop d'huîtres. Charline l'avait pourtant dit, car la vérité sort toujours de la bouche des enfants. C’est finalement le plat des rouges (Sarah, Mohamed, Chloé) qui est sélectionné.
Pour la deuxième épreuve, Andoni Aduriz jugera les candidats. Ce chef espagnol est un génie du trompe-l'œil. Il est capable de faire une mousse de savon comestible.
Andoni Aduriz demande donc aux candidats de proposer un plat qui semble difficile à manger mais qui est, en fait, très bon. Il ne dégustera que cinq assiettes. Les candidats ont deux heures.
Alors que Matthias, Charline, Bruno et Thomas partent sur des trompe-l'œil plutôt chiants conventionnels (chandelier, cigare, bougie et éponge), Mathieu, l'autre enfant de la brigade bleue, fait, non pas un château de sable mais un pâté de sable.
Il y a pourtant un candidat qui se démarque. C’est Arnaud. Son plat: la cuvette des chiottes. Nous, ça nous parle, car le caca, c’est rigolo. Pour son trompe-l'œil, il va faire une crotte au goût de crémeux au chocolat noir, thé noir, canelle, amaretto, et pour le PQ, un biscuit joconde, nougatine de cacahuètes et feuilles de lait.
Dommage que Chloé ne soit pas là pour cette épreuve, elle aurait pu lui donner des conseils, elle qui est spécialiste en art brut.
«Elle est bien, ta merde», lance, enthousiaste, Michel Sarran. Une phrase qu’on retrouvera certainement dans toutes les biographies du chef. Néanmoins, Arnaud n’est pas allé au bout de son idée. Le vrai défi, ça aurait été de faire un trompe-l’œil de dessert au chocolat mais avec du vrai caca. Adrien, lui, il l’aurait fait. Et après, il aurait pété l’assiette contre le mur. (Oui, il nous manque).
Verdict: quand Andoni Aduriz arrive devant l'assiette d'Arnaud, il rigole nerveusement. Michel Sarran, lui, a l'air constipé et se cache derrière son candidat. «Le défi est pris très au sérieux, c’est osé.» Malheureusement, l’assiette ne sera pas dégustée. En gros, Arnaud s’est fait chier pour rien.
C’est donc Arnaud, scatophile et Mathieu, sablophile, qui vont s'affronter. A défaut de poser une pêche, Ils doivent sublimer la poire. Arnaud, contre toute attente, ne part pas sur une poire de lavement. L'audace, c'est fini pour aujourd'hui. Il reste classique en proposant des poires pochées, quartiers rôtis au beurre, pickles de peau de poire et pain toasté au beurre.
Mini-Gordon-Ramsay part sur des poires caramélisées, poires en pickles et cuites au barbecue, faisselle au citron vert et cidre, huile de cerfeuil.
C'est l'assiette de Mathieu qui n'est pas retenue. Baisser de rideau. On tire la chasse. Ça rentre à la maison faire des châteaux de sable, byyyye!