Depuis une dizaine d'années, Disney recycle ses classiques animés en prises de vue réelle et La petite sirène semblait être une évidence sur la liste des films à remettre au goût du jour.
Après six années de développement, une pandémie mondiale et une polémique ridicule sur la possible couleur de peau d'une créature imaginaire, l’adaptation en live action de La Petite Sirène arrive enfin à destination de nos écrans, portée à bout de nageoires par l'actrice Halle Bailey.
Le film est réalisé par Rob Marshall à qui l'ont doit également Pirates des Caraïbes: La Fontaine de Jouvence (2011) et Le Retour de Mary Poppins (2018) pour le compte de Disney.
Si nous ne pouvons pas juger le film en l'état, sa sortie étant prévu le 24 mai, on peut néanmoins admettre que pour le moment, le long-métrage n'est pas très beau, mais comme disait ma grand-mère à mon sujet: on sera peut-être déçu en bien.
Si Pixar avait déjà réussi en 2004 à créer des fonds marins en pixels de manière remarquable avec Nemo, c'est surtout une vingtaine d'années plus tard que la claque arrivera avec Avatar 2, la voie de l'eau qui a su franchir la fine frontière qui nous permet de différencier le virtuel du réel.
Ainsi, le film de James Cameron sorti en décembre dernier a mis à l'amende les blockbusters les plus récents qui ont tenté d'aller sous l'eau comme Black Panther: Wakanda Forever et aujourd'hui La Petite Sirène où les scènes sous-marines paraissent carrément ringardes.
Cet effet qui met mal à l'aise le spectateur, c'est l' «Uncanny Valley», ce terme issu de la robotique se traduit par «La Vallée de l'étrange» et s'emploie lorsque quelque chose de virtuel ou de synthétique tente d'imiter la réalité sans vraiment y arriver et provoque ainsi une sensation de monstruosité.
Ainsi, Ariel a l'air de flotter dans un vide qui semble plus constitué d'air que d'eau. Quant à la représentation anthropomorphique des animaux comme Eurêka le goéland, Sebastien le crabe et Polochon, le poisson, semble être dénué d'âme en perdant le visage facétieux qui les constituaient dans le dessin animé.
Outre-Atlantique, les premiers retours de la presse au sujet du film sont là et l'ensemble des avis part sur un bon pied. Pour Gillian Blum du média The Direct, le film marque un bon point sur son casting qui fut très critiqué lors de son annonce et souvent en raison de la couleur de peau de l'actrice:
Pour la critique Michael Lee, le film est en phase avec son époque, en intégrant des idées progressistes notamment féministes:
Matt Neglia de Next Best Picture précise de son côté que bien qu'il soit très difficile de réaliser un film de qualité sous la mer, ça fonctionne très bien et Disney aurait donc gagné son pari:
Tout n'est évidemment pas rose, même si le film surprend par sa qualité, certains critiques parlent aussi des différents défauts. Le film ne semble pas aller assez loin dans son côté fantastique, le résultat serait assez convenu ce qui l'empêcherait de décoller selon les dires du journaliste Simon Thompson:
Visiblement, ce 62e long-métrage de Disney semble loin de la catastrophe industrielle prévue sur les réseaux sociaux et semble largement respecter le film d'animation d'origine. Cette version «live action» ne semble donc pas suivre les échecs critiques de Peter Pan et Pinocchio (tous deux sorties directement sur Disney+).
Nous saurons donc dès le 24 mai si La Petite Sirène est un bon film malgré ses visuels de publicité pour du poisson panné. Car pour un film qui s'adresse avant tout aux enfants, en particulier aux petites filles, tant qu'il est bon, même sans mention, n'est-ce pas le plus important?