Le réseau social qui parie depuis longtemps sur la réalité augmentée compte désormais 375 millions d'utilisateurs quotidiens, soit 17% de plus que fin 2021. Snap, la maison-mère, s'est aussi félicitée dans un communiqué de ses progrès en termes d'engagement (le temps passé sur la plateforme et les interactions entre utilisateurs).
Mais son chiffre d'affaires a stagné à 1,3 milliard de dollars (environ 1,2 milliard de francs) pour le quatrième trimestre 2022 et elle a enregistré des pertes nettes de 288 millions de dollars (au lieu d'un bénéfice net de 23 millions il y a un an).
Sur l'année, ses revenus n'ont augmenté que de 12%, soit la plus faible croissance annuelle de l'entreprise californienne depuis son entrée en bourse il y a presque six ans. Et ses pertes nettes ont triplé à 1,43 milliard de dollars.
Surtout, le patron Evan Spiegel a prévenu que son groupe continuait de faire face à des «vents contraires significatifs» du côté de la croissance.
Il a indiqué lors de la conférence téléphonique aux analystes avoir entrepris de «revoir de fond en comble l'architecture de l'interface de vente de publicités».
Il s'agit d'un «signe avant-coureur» pour l'industrie, a réagi Jasmine Enberg d'Insider intelligence.
Fin août, Snap avait annoncé la suppression d'environ 20% des effectifs, soit plus de 1200 employés. Depuis, la plupart des grandes entreprises technologiques ont mis en place des plans sociaux.
Il y a dix jours, Alphabet, la maison-mère de Google, a remercié environ 12 000 personnes dans le monde, soit un peu plus de 6% de ses effectifs totaux.
De manière générale, les grandes plateformes passent un sale moment: Alphabet a réalisé l'été dernier la plus faible croissance de son chiffre d'affaires depuis 2013, hormis le début de la pandémie de Covid-19. Et Meta a vu ses bénéfices trimestriels divisés par deux à 4,4 milliards de dollars. (ats)