Un an après avoir lancé le cycle de relèvement des taux le plus rapide de leur histoire, de 4,25 points de pourcentage à ce jour, les gardiens de l'euro ont maintenu le cap.
L'augmentation des taux de 0,25 point de pourcentage décidée jeudi, comme en juin, porte le taux de dépôt des liquidités bancaires à la BCE, qui fait référence, à 3,75%, au plus haut depuis le printemps 2001. C'est la neuvième hausse d'affilée.
La BCE a par ailleurs décidé de ramener à 0% la rémunération d'une partie des réserves des banques à son guichet, qui ont un caractère obligatoire, ce qui va réduire la facture qu'elle doit payer en intérêts sur les réserves qui représentent encore plusieurs billions d'euros.
En zone euro, l'inflation est certes en recul, à 5,5% sur un an en juin, mais surtout grâce au tassement des prix de l'énergie, et en restant très au-delà de l'objectif de 2% fixé par la BCE.
Les hausses successives de taux commencent à susciter des craintes. La politique des taux élevés est «risquée» et pourrait «prolonger la phase de faiblesse économique en Europe et en Allemagne que nous vivons actuellement», a déclaré le président de l'institut berlinois DIW Marcel Fratzscher jeudi à un groupe de médias allemand.
La BCE va fixer ses taux d'intérêt directeurs «à des niveaux suffisamment restrictifs» et ce «pour assurer un retour au plus tôt de l'inflation» à 2%, explique l'institution.
Cela ne permet pas de conclure qu'une nouvelle hausse des taux se profile déjà pour sa prochaine réunion en septembre.
Le gouverneur de la Banque des Pays-Bas, Klaas Knot, indiquait récemment qu'une nouvelle hausse des taux à la rentrée est «au mieux, une possibilité, mais certainement pas une certitude».
En septembre l'institut disposera de nouvelles projections économiques et aura pris connaissance de l'évolution de l'inflation jusqu'en août.
Aux Etats-Unis, la banque centrale américaine a montré la voie mercredi en décidant d'une nouvelle hausse de son taux directeur, d'un quart de point à 5,5%, la onzième depuis mars 2022. Le taux est à son plus haut depuis 2001.
En zone euro, les effets de la hausse cumulée des taux sont déjà perceptibles: la demande de crédit, provenant en particulier des entreprises, a atteint son niveau le plus bas depuis 20 ans lors du deuxième trimestre, avait indiqué la BCE mardi.
Problème: cela intervient au moment où les entreprises doivent investir en masse pour verdir leur activité et accentuer le virage numérique.