L'envolée de l'or noir a coïncidé avec une forte hausse des prix du transport aérien en Suisse. En mars, l'Office fédéral de la statistique (OFS) a constaté un bond de 18,6% sur un mois. En rythme annuel, les tarifs ont même renchéri de 41%, selon la dernière publication en date de l'indice des prix à la consommation. Celui-ci a fortement augmenté le mois dernier, poussé vers le haut par les cours du baril.
Acteurs majeurs sur territoire helvétique dans leur catégorie respective, les compagnies aériennes Swiss et Easyjet soulignent, cependant, que les prix dépendent principalement de l'offre et de la demande.
Swiss – comme les autres compagnies du groupe Lufthansa – a procédé à des augmentations ces derniers mois. Une porte-parole de la compagnie helvétique précise:
Celle-ci souligne, cependant, qu'une nouvelle adaptation est peu probable en 2022, «compte tenu de l'évolution du prix du pétrole brut.»
Les hausses ont concerné toutes les catégories, même pour les tarifs les plus bas. Swiss assure néanmoins continuer à pratiquer des tarifs «très avantageux et compétitifs sur le marché», malgré l'impact cumulé du coronavirus, de l'inflation ou encore des cours du brut.
Le message est similaire chez Easyjet. «Nous veillerons toujours à rester compétitifs et à offrir une bonne valeur», note un porte-parole. En outre, les contrats à terme sur le kérosène offrent une certaine marge de manœuvre:
«Notre position de couverture est de 64% – à 571 livres sterling (environ 701 francs) la tonne métrique – pour le deuxième trimestre de l'année fiscale 2022». Avec cette politique, Easyjet «se protège contre les brusques changements de prix» et peut ainsi se prévaloir d'être parmi les compagnies aériennes «les mieux placées du secteur en ce qui concerne les coûts du carburant», affirme-t-elle. «Comme toujours, nous conseillons de réserver tôt les vacances d'été». Du reste, Easyjet continue «de constater une forte demande pour les réservations du quatrième trimestre».
Walter Kunz, directeur de la Fédération suisse du voyage (FSV) renchérit:
L'année a bien démarré pour le secteur. Même si la guerre en Ukraine a freiné les réservations, elles ont ensuite repris quelques semaines plus tard, sans atteindre, toutefois, le niveau de 2019.
Parmi les réservations enregistrées, les agences de voyage ont relevé une volonté de confort des clients, qui s'autorisent à voyager dans des catégories plus élevées, ce qui pourrait expliquer la hausse des prix du transport aérien relevée par l'OFS, de l'avis de Kunz: «Nous assistons à un effet de rattrapage après deux années marquées par les restrictions de voyage, et le prix ne freine pas la demande pour le moment.»
Une porte-parole du voyagiste Hotelplan, détenu par Migros note:
Les effets sont néanmoins variables selon les destinations. «Il est impossible de prévoir l'évolution future du prix du pétrole et donc des tarifs aériens», regrette-t-elle toutefois. (awp)