La Commission de la concurrence aurait certainement de sérieuses réserves en raison de la position dominante des deux banques sur le marché, déclare l'ex-président de l'autorité de surveillance des marchés (Finma) dans une interview accordée samedi aux journaux du groupe alémanique CH Media.
«La fusion de l'Union de Banques Suisses et de la Société de Banque Suisse en 1998 était déjà un exercice d'équilibre du point de vue du droit de la concurrence», poursuit celui qui avait orchestré le sauvetage de l'UBS en 2008.
La communication de la Confédération et de Credit Suisse laisse d'ailleurs à désirer à ses yeux.
L'ancien associé-gérant principal de la banque Wegelin, Konrad Hummler, n'a quant à lui que peu d'espoir concernant le sauvetage de Credit Suisse. «Les marchés internationaux du crédit réagissent trop négativement», commente-t-il dans la Neue Zürcher Zeitung.
L'expert financier voit deux scénarios possibles: une liquidation «en bonne et due forme» ou un transfert de la liquidation vers une autre grande banque. «Dans ce dernier cas, la Finma et la BNS devraient assumer une garantie sans conditions», précise Hummler.
Credit Suisse est dans la tourmente depuis la faillite de la banque américaine SVB et de deux autres banques régionales américaines la semaine dernière, plongeant la banque suisse dans une crise qui devrait durer «plusieurs mois», selon François Savary, responsable des investissements chez le gérant de fortune genevois Prime Partners.
Mercredi soir, la Finma et la Banque nationale suisse (BNS) mettaient «en cas de besoin» des liquidités à la disposition de Credit Suisse, après son naufrage en bourse. Quelques heures plus tard, le numéro deux des banquiers suisses annonçait qu'il allait emprunter jusqu'à 50 milliards de francs.
Cette bouée de sauvetage a donné un court répit à l'action Credit Suisse avant qu'elle ne reparte à la baisse vendredi, intensifiant les spéculations sur une scission de la banque. UBS et Credit Suisse seraient en pourparlers pour un rachat, selon le Financial Times.
Interrogés samedi par Keystone-ATS, la BNS, la Finma et Credit Suisse ont refusé de commenter l'information. Un porte-parole d'UBS s'est quant à lui contenté de confirmer à AWP les propos tenus mercredi par le CEO Ralph Hamers selon lesquels UBS se concentre sur sa propre stratégie. La banque n'a pas fait d'autres commentaires. (chl/ats)