La reprise de Credit Suisse (CS) par UBS a suscité un grand intérêt lors des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) à Washington. La solution trouvée a été saluée, selon la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter.
«Dans les entretiens que nous avons menés, il a été reconnu au niveau international que la solution trouvée a permis d'éviter une crise financière internationale», a déclaré la ministre des Finances devant les médias de la capitale américaine.
Les gouverneurs des banques centrales se sont aussi montrés à la fois soulagés et impressionnés par le fait que la Suisse soit parvenue à stabiliser la situation en si peu de temps, a souligné le président de la Banque nationale suisse (BNS) Thomas Jordan.
Selon lui, «nous avons pu éviter de gros dommages à la Suisse. Il était aussi important au niveau international que la Suisse ne soit pas le premier domino d'une crise systémique», a-t-il ajouté. La BNS est allée jusqu'à ses limites lors de l'octroi de liquidités d'urgence. «Nous l'avons fait pour éviter une crise financière dans l'intérêt de la Suisse.»
Karin Keller-Sutter et Thomas Jordan ont souligné qu'il s'agit maintenant de faire en sorte que la reprise de Credit Suisse puisse être bouclée avec succès. Pour le président de la BNS, «seule cette reprise créera la stabilité nécessaire».
La ministre des Finances s'est rendue à Washington juste après la session extraordinaire des Chambres fédérales consacrée à Credit Suisse. Elle a accueilli avec sérénité le rejet par le Parlement des garanties fédérales de 109 milliards de francs pour les deux grandes banques.
«La situation juridique est claire», a-t-elle dit, avant d'ajouter:
Selon Thomas Jordan, la BSN partage l'évaluation du FMI concernant les perspectives économiques. Celles-ci ont été revues à la baisse. Pour le Bâlois, garantir la stabilité des prix constitue le plus grand défi à l'échelle mondiale. Ce doit être la priorité absolue partout.
En comparaison internationale, la Suisse se trouve dans une position relativement bonne, tant en ce qui concerne l'activité économique en général que pour l'inflation. Avec un taux d'environ 3%, l'inflation est nettement plus faible en Suisse qu'à l'étranger, a-t-il relevé. Et de souligner que les mesures de politique monétaire prises par le passé ont été très utiles à cet égard.
«Malgré cela, nous ne sommes naturellement pas heureux d'une inflation à 3%», a ajouté Jordan. «Chez nous aussi, la priorité est de ramener l'inflation dans le domaine de la stabilité des prix», a-t-il dit, sans pouvoir exclure un nouveau resserrement de la politique monétaire.