Les partis gouvernementaux ne sont pas tendres avec Credit Suisse (CS), dont le rachat par UBS a été annoncé dimanche soir. Le centre-droit concède toutefois la nécessité de la décision. Même son de cloche du côté des cantons. L'USS elle se préoccupe de la sauvegarde des emplois.
Le coprésident du PS Cédric Wermuth s'est dit «frustré et en colère»:
Son parti exige également une Commission d'enquête parlementaire (CEP) pour déterminer «qui a (ou n'a pas) fait quoi et quand» au niveau politique. Il demande en outre que les employés ne paient pas pour des chefs «incompétents».
De l'autre côté de l'échiquier politique, les critiques pleuvent aussi. Pour l'UDC, la crise du Credit Suisse est la conséquence de la «mauvaise gestion et du copinage (Filz) PLR»:
Pendant ce temps, le management a encaissé des salaires de plusieurs millions sans jamais devoir assumer de responsabilité. Le parti critique également l'action «précipitée» du Conseil fédéral. A ses yeux, les régulateurs et les autorités de surveillance étrangers ont apparemment insisté pour que les règles suisses «too big to fail» ne soient pas appliquées. Le gouvernement aurait dû fixer une limite claire.
Et l'UDC d'exiger que le management de Credit Suisse soit changé et que la stratégie à l'étranger soit adaptée. Sinon, UBS risque de devenir le prochain cas nécessitant un assainissement:
Du côté du PLR, on parle de «honte pour la Suisse». Pour son président Thierry Burkart, il s'agit:
Le Centre a lui parlé de «la meilleure des mauvaises solutions». Les deux partis admettent cependant que la mesure était nécessaire pour stabiliser la confiance sur les marchés financiers et protéger l'économie suisse. De nombreux citoyens et PME dépendent de la banque, a pointé le PLR:
Les décisions vont dans le sens de la stabilité des marchés financiers et de la place économique suisse, a aussi jugé le ministre zurichois des finances Ernst Stocker (UDC), président de la Conférence des directeurs cantonaux des finances. Un avis partagé par l'Union des banques cantonales suisses.
Les conséquences de la reprise de la banque en difficulté pour les budgets publics et le marché du travail doivent désormais être analysées, a ajouté M. Stocker.
Economiesuisse est aussi soulagée qu'une «escalade fatale» ait pu être évitée:
Pour sa part, Balthasar Glättli, le président des Vert-e-s, s'est demandé sur SRF si la fusion entre les deux banques principales suisses n'était pas «un risque encore plus grand à l'avenir» pour la place financière helvétique:
Le PVL s'est lui montré préoccupé par cette fusion, du point de vue du droit de la concurrence et «en matière de concurrence ouverte et loyale».
L'Union syndicale suisse (USS) s'est, elle, inquiétée de la sauvegarde des emplois. Elle veut soutenir l'Association suisse des employés de banque et demande la mise en place rapide d'une taskforce qui veillera à ce que le plus grand nombre possible d'emplois soient préservés. Il faut également un plan social juste pour les personnes qui perdent leur emploi. (ats/jch)