Devant l’aéroport Roissy, aucune voiture ne circule. Les chauffeurs de taxi n'attendent plus le client, devenu une denrée rare. Les avions sont, pour la plupart, cloués au sol. A cause de la pandémie, l'activité du premier aéroport de France a pris un sérieux coup dans l'aile. 30 000 emplois seraient menacés.
Sous l'effet du Covid-19, le trafic des aéroports parisiens a subi une chute vertigineuse de 69,4% en 2020. La situation pourrait rapidement se dégrader pour les sous-traitants qui travaillent à l'aéroport. Durant le premier semestre 2021, ce sont 7000 emplois qui sont menacés sur la zone aéroportuaire.
Autour de l'aéroport, le constat est sans appel. La crise sanitaire a mis à l'arrêt l'une des zones les plus dynamiques d'Ile-de-France. Si la lumière des hôtels éclaire toujours le périphérique, ces grandes tours n'hébergent plus personne. Au total, ce sont plus de 80 000 emplois directs qui doivent supporter les conséquences de cette crise sanitaire, sans oublier les milliers d'emplois indirects chez les sous-traitants et les intérimaires.
Dans les 50 communes qui composent le bassin d'emploi du Grand Roissy-Le Bourget, les maires ne cachent pas leur inquiétude. En 2019, un emploi sur trois dans cette zone était lié à l'aéroport. En Seine-Saint-Denis, par exemple, l'activité de la zone aéroportuaire représente 40% du PIB du département.
Plusieurs salariés de l’aéroport, interviewés par radio France, partagent la même crainte: «que leur entreprise profite de la crise sanitaire pour les licencier». Il y a aussi la colère pour certains de voir que les deux plus gros employeurs, Air France et le groupe Aéroports de Paris, (réd: qui ont annoncé, eux aussi, des milliers de suppressions d'emplois) reçoivent des aides de l'État et se séparent, malgré tout, d'entreprises sous-traitantes avec qui ils travaillaient depuis des années. (ga)