Economie
Guerre contre l'Ukraine

Les armateurs grecs forment la flotte cachée de Poutine

La flotte cachée de Poutine

L'Union Européenne a fait pleuvoir les sanctions contre la Russie suite à sa guerre contre l'Ukraine et les compagnies d'un membre en tirent profit.
13.08.2023, 11:5013.08.2023, 11:57
Plus de «Economie»
Un article de
t-online

Lorsque l'armée russe a attaqué l'Ukraine en février 2022, l'Occident a rapidement adopté les premières sanctions contre la Russie. De nombreux pays ne voulaient plus dépendre des exportations de gaz russe, le projet Nord Stream 2 a été gelé et la Russie a été exclue du réseau bancaire Swift. De nombreuses entreprises occidentales souhaitaient également réduire, voire abandonner, leurs activités commerciales avec la Russie.

👉 Suivez en direct la guerre contre l'Ukraine 👈

L'Union européenne était apparemment unie lorsqu'elle a décidé de ces sanctions, qui ont également eu des répercussions sur ses propres pays, comme la hausse de l'inflation. Mais un rapport du magazine britannique The New Statesman révèle aujourd'hui que des entreprises de fret grecques profitent de cette exclusion économique de la Russie.

Pourquoi certains Grecs profitent de la guerre

Le contexte: environ trois quarts du pétrole russe quitte le pays par le biais de pétroliers, également de compagnies maritimes grecques. «Le pétrole est de loin la plus grande source de revenus du pays», explique Robin Brooks, expert de l'Institute for International Finance, cité dans l'enquête de nos confrères:

«Et les navires grecs sont le plus grand fournisseur de fret pour la Russie. Même les navires russes n'arrivent pas à régater»

Les entreprises grecques collaboraient déjà étroitement avec la Russie avant l'attaque contre l'Ukraine. Auparavant, elles étaient responsables d'environ un tiers du transport, mais aujourd'hui, c'est plus de la moitié. Et les affaires sont florissantes.

Qu'est-ce que représentent les armateurs grecs pour Poutine?

L'analyste américaine Michelle Wiese Bockmann de Lloyd's List Intelligence, a calculé que le transport d'un baril coûte 7,67 dollars américains. Ce prix inclut une «composante de sanction» de 3,50 dollars américains qui peuvent être perçus en plus. Une cargaison complète représente environ 700 000 barils, ce qui correspond donc à un plus financier de 2,45 millions de dollars (environ 2,22 millions d'euros).

Car une grande partie de l'économie russe est constituée par le commerce des matières premières. L'exportation de pétrole est particulièrement importante. La spécialiste américaine est formelle:

«La Russie dépend des infrastructures de transport occidentales pour pouvoir continuer à financer la guerre»

Dernièrement, la Russie a enregistré une tendance à la hausse en ce qui concerne ses exportations de pétrole. Selon le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), basée à Paris, la Russie a pu exporter en mars en moyenne 8,1 millions de barils de pétrole par jour vers d'autres pays. Cela correspond à une augmentation d'environ 600 000 barils par jour par rapport à février. Parallèlement, il s'agit du niveau d'exportation le plus élevé depuis avril 2022, soit environ un mois et demi après le début de la guerre.

Traduit et adapté par Noëline Flippe

Ce chien robot bizarre ne va pas aider la Russie à gagner en Ukraine
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Le personnel de cabine fait plier Swiss avec des pièces en chocolat
La filiale de Lufthansa a modifié son modèle salarial après une protestation réussie du personnel de cabine. Le syndicat a fait pression pour plus de transparence et de flexibilité.

A première vue, la situation paraît paradoxale: il y a quelques semaines à peine, Swiss annonçait le deuxième meilleur bénéfice de son histoire. Pourtant, cette nouvelle a été accueillie avec frustration par de nombreux employés. En cause? Le modèle de participation aux bénéfices que beaucoup avaient préféré à celui incluant un treizième salaire garanti. Or, ce modèle de participation est lié à 70% aux objectifs internes de Lufthansa. Et ceux-là, comparés à ceux de Swiss, sont décevants. Le bonus attendu par beaucoup est tombé à l’eau — ou du moins, s’est révélé bien moins généreux qu’espéré.

L’article