A l'instar des places financières européennes, américaines et asiatiques, la Bourse suisse est en chute libre. Vendredi, à l'approche de la mi-journée, son indice phare, le Swiss market index (SMI), est brièvement passé sous la barre des 11 400 points.
«L'appétit au risque (des investisseurs) demeure limité comme la guerre s'intensifie en Ukraine», résume l'analyste Ipek Ozkardeskaya de Swissquote.
Parmi les 30 valeurs clés, seuls Kühne+Nagel et Givaudan arrivaient à sortir la tête de l'eau: le logisticien a pris 1.6%, tandis que le producteur d'arômes et de parfums 0.4%, sans information particulière. Les poids lourds (Roche, Nestlé, Novartis) ont pour leur part cédé leurs gains.
Swatch (-5,7%) figurait également parmi les grands perdants. Le groupe horloger a suspendu ses exportations vers la Russie, tout en gardant ses boutiques ouvertes. Son concurrent Richemont (-5,1%) n'en menait pas large non plus.
La volatile AMS Osram (-6,6%) tenait la lanterne rouge, derrière Adecco (-6,4%) et UBS (-6,2%). Les autres valeurs bancaires Julius Bär (-3.5%) et Credit Suisse (-4,5% ) s'enfonçaient également.
Le franc s'est approché à quelques encablures de la parité avec l'euro dans la nuit de jeudi à vendredi.
Vers 12h15 vendredi, la monnaie suisse s'échangeait à 1,00765 francs pour un euro: un niveau que la paire de devises n'avait plus atteint depuis l'abandon du taux plancher par la Banque nationale suisse (BNS) en janvier 2015. Date à laquelle la devise helvétique était même passée sous la parité face à la monnaie unique européenne.
Les marchés ont assisté à une «nouvelle forte progression des monnaies refuges que sont le franc suisse, le dollar et le yen», a expliqué John Plassard, directeur adjoint de Mirabaud Banque, dans un commentaire.
Mais c'est surtout la faiblesse de l'euro qui semble profiter au franc. «La monnaie unique (européenne) est désormais coupable par association géographique, et les gros titres sur le nucléaire aujourd'hui ne vont pas aider sa cause», a estimé l'analyste Jeffrey Halley d'Oanda.
Dans ce contexte, c'est le dollar qui semble être la valeur refuge la plus appréciée du moment. «Si la situation empire au point que les investisseurs clôturent leurs positions, le dollar américain sera de loin la meilleure couverture», a constaté l'analyste senior de Swissquote, Ipek Ozkardeskaya.