Un peu plus de trois mois après l'attaque du Hamas contre Israël, les tensions augmentent dans tout le Proche-Orient. Alors que la situation est explosive, des dirigeants d'Israël, d'Iran, d'Irak et de Jordanie se rendront au Forum économique mondial (WEF), qui se tiendra la semaine prochaine à Davos.
On sait de sources fiables que le président israélien Isaac Herzog, entre autres, participera au WEF, tout comme le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, dont le pays soutient le Hamas. Les premiers ministres irakien et jordanien sont également attendus dans les Grisons.
Isaac Herzog a certes longtemps été un rival du premier ministre Benjamin Netanyahou sur le plan de la politique intérieure. Mais depuis la guerre, ils se serrent les coudes. Le président défend clairement l'opération militaire dans la bande de Gaza. Il a récemment déclaré:
Il estime encore qu'une véritable «ville souterraine de la terreur» a été construite et financée pendant des années.
Selon les autorités suisses chargées de la sécurité, l'afflux d'invités du Proche-Orient à Davos constitue un défi de taille. Les polices cantonales et les autorités fédérales travaillent en étroite collaboration. L'absence du président américain à Davos, cette année, ainsi que celle des dirigeants ukrainiens est en revanche un soulagement. Idem pour la Russie, aucunement représentée. Le WEF communiquera officiellement sur le programme dans le courant de la semaine.
Le Conseil fédéral, lui aussi, avance à pas feutrés. Mais selon les informations de CH Media (réd: groupe auquel appartient watson), les Sept sages, à l'exception d'Elisabeth Baume-Schneider (PS), iront à Davos. Aucune information n'a été donnée sur une éventuelle rencontre entre la présidente de la Confédération Viola Amherd (Centre) ou le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis (PLR) avec le président israélien. La Suisse a en effet une autre priorité: les relations avec l'UE.
Le Conseil fédéral ayant récemment adopté un mandat de négociation, des entretiens sont prévus à Davos avec le négociateur en chef de l'UE Maroš Šefčovič, responsable de la Suisse. Il est également prévu de profiter de la présence des ministres allemands Christian Lindner, Robert Habeck et Annalena Baerbock.
Au niveau international, les regards sont tournés vers le conflit du Proche-Orient. Le fondateur du WEF, Klaus Schwab, tente, depuis des décennies, de contribuer à une entente dans la région. En 2001, il avait réussi l'exploit de réunir le leader palestinien Yasser Arafat et le président israélien de l'époque, Shimon Peres.
Pendant longtemps, on a cru à une issue, mais à la fin, Arafat a dénoncé l'accord et a adopté un discours vindicatif. Cet échec reste à ce jour la plus grande déception de Schwab depuis qu'il a fondé le WEF il y a 53 ans.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker