Les lapins Lidl en chocolat ressemblent trop à ceux de Lindt. Le Tribunal fédéral a décidé de les interdire et de faire détruire les stocks.
29.09.2022, 12:0002.10.2022, 20:30
Le lapin en chocolat de Lindt enveloppé d'une feuille d'aluminium bénéficie de la protection des marques face à celui de Lidl. Vu le risque de confusion, la chaîne discount doit cesser la vente de ses lapins et détruire ceux en stock, selon le Tribunal fédéral.
Le lapin Lindt
Image: sda
Le lapin Lidl
image: dr
Comment en est-on arrivé là?
Fin 2018, la société Lindt & Sprüngli SA a ouvert une action contre Lidl Schweiz AG et Lidl Schweiz DL AG devant le Tribunal du commerce du canton d'Argovie. Le chocolatier demandait que la vente et la promotion des lapins en chocolat de Lidl, enveloppés dans une feuille dorée ou de toute autre couleur, soient interdites et que les stocks soient détruits.
Lindt estimait que le lapin de son concurrent présentait une forme et un aspect très proches du sien et qu'il y avait un risque de confusion. Cela portait atteinte à ses marques enregistrées. Le Tribunal du commerce a rejeté l'action de Lindt en 2021.
Comment le tribunal justifie-t-il son choix
Dans un arrêt publié jeudi, le Tribunal fédéral adopte une position opposée et annule le jugement argovien. En préambule, il a examiné si les deux formes tridimensionnelles enregistrées par Lindt pour son lapin pouvaient être protégées par la loi sur les marques: la cour a conclu que c'était le cas si ces marques s'étaient imposées sur le marché.
- Or Lindt a produit des sondages d'opinion indiquant que son lapin avait acquis une notoriété générale auprès du public. Selon la jurisprudence du Tribunal fédéral et contrairement à l'opinion de la justice argovienne, un sondage commandé par une partie peut servir de preuve s'il a été conçu scientifiquement et réalisé selon une méthode appropriée.
On doit donc admettre que les formes que le chocolatier a fait protéger sont associées par une partie très importante du public à l'entreprise Lindt & Sprüngli.
- Ensuite, la 1ère Cour de droit civil s'est demandé si la similitude entre les deux produits entraînait un risque de confusion. Elle a répondu positivement à cette question même si les lapins des deux fabricants présentent certaines différences.
Vu l'impression d'ensemble, les lapins de Lidl suscitent des associations évidentes avec ceux de Lindt – dans l'esprit du public, ils ne peuvent pas être distingués.
Dans ces conditions, l'interdiction demandée par Lindt doit être admise. Il en va de même pour l'ordre de destruction des lapins Lidl en stock. Cette mesure est jugée proportionnée par le Tribunal fédéral, car elle ne porte pas sur le chocolat lui-même qui peut être réutilisé. (jah/ats)
Le détaillant veut se défaire de sa filiale Mibelle – connue pour des marques comme Handy ou «I am». Cela semble moins facile que prévu.
C'était l'époque de gloire de Barack Obama, où «Yes, we can» est devenu la devise d'une génération. La filiale industrielle de Migros, Mibelle, a profité de cet engouement. En novembre 2009, le magazine de mode américain Vogue a publié un article sur une variété de pomme suisse presque disparue, l'Uttwiler Spätlauber. Ses cellules souches sont censées ralentir le vieillissement de la peau. Mibelle avait développé une substance active à partir de ces cellules. Et selon Vogue, la première dame américaine Michelle Obama utilisait une crème coûteuse contenant la substance de Mibelle.