La demande d'or noir a progressé avec la reprise économique après le coup d'arrêt pandémique. «Mais l'offre ne suit pas de la même manière», a résumé Giacomo Luciani, professeur adjoint à l'Institut de hautes études internationales et du développement de Genève:
Lundi, le baril de Brent – la référence en Europe – s'échangeait au-dessus des 92 dollars. L'été dernier, il valait encore environ 71 dollars, avant de remonter vers les 80 dollars en novembre. L'ascension devrait continuer: pour John Plassard de Mirabaud Banque, le baril «va dépasser les 100 dollars». La hausse des prix du pétrole affectera les revenus et les dépenses des ménages, et pourrait accélérer l'inflation, selon l'analyste.
Non. Le TCS a enregistré trois hausses de prix de trois centimes par litre à chaque fois. En moyenne, un automobiliste doit débourser actuellement 1,87 franc par litre de sans-plomb 95 et 1,91 franc par litre de diesel, a précisé Erich Schwizer, expert en mobilité du Touring Club Suisse.
Selon lui, ces montants laissent «présager une année comme 2008 et 2012 avec des prix de l'essence et du diesel comparativement élevés». Fin juin 2008, dans les stations-service du pays:
Avenergy (le représentant des importateurs de carburant en Suzisse), dans son rapport de marché du jour, explique:
La semaine dernière, les membres de l'Opep+ (formée de 24 pays producteurs de pétrole) ont décidé de garder le rythme modeste d'augmentation de la production, en ajustant le niveau total de production de 400 000 barils par jour pour le mois de mars. La faîtière Avenergy complète:
De plus, si les pays producteurs d'or noir ouvrent un peu plus les vannes, «certains membres ne sont pas en mesure de le faire, comme le Nigeria, le Venezuela ou la Libye.»
Pour le consommateur final, le prix à la pompe en Suisse dépend de plusieurs facteurs comme le coût du raffinage, les taxes, mais aussi de la logistique des produits pétroliers. Les frais de transport sont plutôt élevés en ce moment, a souligné Avenergy, en raison du faible niveau du Rhin, compliquant le fret. Mais il est évident que «si le prix du brut monte, inévitablement, celui du litre de carburant aussi», a conclu Giacomo Luciani.
Alors que le prix du baril de pétrole continue de progresser, évoluant lundi au-dessus des 92 dollars, l'automobiliste suisse doit encore s'attendre à une hausse des prix à la pompe, selon les spécialistes interrogés par l'agence AWP.
Il n'est pas exclu que le litre de carburant atteigne bientôt les deux francs dans certains endroits de Suisse, selon Avenergy Suisse. Mais ce serait «de manière temporaire», a relativisé, lundi, l'association représentant les intérêts de l'industrie pétrolière. (jah/ats)