Savez-vous ce qui se trouve dans les aliments que vous achetez en ligne? Je suis prête à parier que non.
Dans 78% des cas, les informations sur ce que contiennent ces biscuits appétissants ou cette pâte à tartiner protéinée que vous vous apprêtez à commander sont lacunaires, si ce n'est totalement absentes.
C'est une étude publiée mercredi 10 octobre par les chimistes cantonaux qui donne l'alerte.
Quelque 323 boutiques en ligne (pharmacies, boulangeries, vendeurs par correspondance et détaillants) qui proposent des produits alimentaires ont été contrôlées. Dans le trois quarts des cas, les informations sur les ingrédients et allergènes sur le site étaient insuffisantes, soit lacunaires, soit inexistantes.
On ne vous apprend pas que, depuis la pandémie, le commerce en ligne a connu un véritable boom. Parmi les achats effectués de plus en plus sur Internet, les aliments occupent une place importante.
Mais contrairement aux achats en magasin, certaines précisions telles que le pays de production ou les ingrédients ne peuvent pas simplement être lues sur l'étiquette.
Or, la loi sur les denrées alimentaires exige que les mêmes informations soient disponibles en ligne.
Les produits désignés comme «compléments alimentaires» peuvent être particulièrement problématiques.
L'Office fédéral de la sécurité alimentaire (OSAV) signale que ces produits contiennent souvent des ingrédients non admis. Ils peuvent même s'avérer nocifs pour la santé.
Attention aussi au détournement de produits de leur usage initial. Exemple tordu mais vrai: des compléments alimentaires pour animaux «tels les tigres, qui sont ensuite également recommandés pour la consommation humaine».
Considérés comme des «aliments», ces produits ne sont en tout cas pas des médicaments, rappelle l'OSAV sur son site Internet. Les compléments alimentaires ne servent jamais à prévenir ou à guérir des maladies.
L'OSAV conseille également d'être prudent lorsqu'on fait des achats alimentaires sur les réseaux sociaux: certains témoignages favorables sur des produits peuvent être de la publicité déguisée.
En effet, les plateformes permettent de faire la promotion de produits de manière anonyme et peuvent être utilisées par des groupes privés.
Concernant ces données manquantes sur les aliments en ligne, les chimistes cantonaux annoncent avoir pris des mesures pour que les lacunes soient comblées.
Ils ont édité une fiche d'information à destination des vendeurs en ligne, en leur rappelant leurs obligations, notamment l'auto-contrôle des denrées et des informations.
Toutefois, au final, la responsabilité et les risques doivent être assumés par les consommateurs. Reposez-moi tout de suite ce biscuit sec! (mbr/ats)