International
Afrique

Niger: le président nigérian espère une transition de neuf mois

Putsch au Niger: une transition qui pourrait durer neuf mois

Samedi dernier, un nouveau rally de soutien envers la junte a rassemblé environ 20 000 personnes.
Samedi dernier, un nouveau rally de soutien envers la junte a rassemblé environ 20 000 personnes.Keystone
En se basant sur l'histoire de son propre pays, le chef de la Cedeao espère qu'un accord sera trouvé avec les putschistes en moins d'une année.
01.09.2023, 04:3301.09.2023, 12:17
Plus de «International»

Le président du Nigeria Bola Tinubu a évoqué jeudi l'idée d'une transition de neuf mois pour les militaires au pouvoir au Niger voisin. Ces derniers ont de leur côté haussé le ton contre la France en annonçant leur volonté d'expulser l'ambassadeur français à Niamey.

Le dirigeant nigérian, qui est également à la tête de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), a cité en exemple jeudi la transition de «neuf mois» qui avait été mise en oeuvre dans son pays en 1999:

«Le président ne voit pas de raison que cela ne puisse pas se reproduire au Niger, si les autorités militaires sont sincères»

C'est la première fois qu'un pays de la Cedeao évoque une durée pour une éventuelle transition.

L'organisation ouest-africaine a toutefois rappelé jeudi soir que sa position restait «claire» et que les «autorités militaires au Niger doivent restaurer l'ordre constitutionnel immédiatement en libérant et en réinstallant dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum», déchu lors du putsch le 26 juillet.

Mardi, l'Algérie, avait proposé un «plan de transition de six mois» avant un retour à l'ordre constitutionnel. Les généraux au pouvoir à Niamey avaient évoqué le 19 août une transition de trois ans maximum.

Bras de fer diplomatique

Le régime militaire nigérien est par ailleurs engagé dans un bras de fer diplomatique avec la France, ancienne puissance coloniale et partenaire du pays dans la lutte antidjihadiste.

Selon un courrier du ministère des Affaires étrangères nigérien adressé à Paris et daté de mardi, les services de police ont été «instruits afin de procéder à l'expulsion» de l'ambassadeur français Sylvain Itté. La lettre précise également que les autorités lui ont retiré son immunité et son visa diplomatiques ainsi que ceux des membres de sa famille.

Vendredi soir, les militaires au pouvoir avaient donné 48 heures au diplomate français pour quitter le territoire, ce que Paris a refusé, arguant que ce gouvernement était illégitime et n'avait aucune autorité pour fonder une telle requête. A l'expiration de ce délai, celui dont Emmanuel Macron a salué mardi le travail se trouvait toujours en poste.

Jeudi après-midi, les véhicules qui sortaient de l'ambassade étaient systématiquement fouillés, ont rapporté plusieurs riverains à l'AFP. Selon l'article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, les locaux d'une ambassade sont «inviolables» et il n'est pas permis aux agents de l'Etat où ils se trouvent «d'y pénétrer, sauf avec le consentement du chef de la mission».

«Situation irrégulière»

Le Front patriotique pour la souveraineté du Niger (FPSN), une organisation créée au lendemain du putsch et hostile à la présence militaire française au Niger, a qualifié mercredi l'ambassadeur de «citoyen français en situation irrégulière».

Jeudi, le porte-parole de l'état-major français, le colonel Pierre Gaudillière, a averti que «les forces militaires françaises sont prêtes à répondre à tout regain de tension qui porterait atteinte aux emprises militaires et diplomatiques françaises au Niger» et que «des dispositions ont été prises pour protéger ces emprises».

La question du départ des 1500 soldats basés dans la capitale pour aider le pays dans sa lutte antidjihadiste se pose également. Le 3 août, les généraux au pouvoir ont dénoncé une série d'accords militaires avec la France, une décision que Paris a également ignorée, ne reconnaissant que le président renversé comme dirigeant légitime du Niger.

Le Niger, qui est confronté à la violence des groupes djihadistes depuis plusieurs années a annoncé jeudi soir la suspension de toutes les activités des organisations internationales, ONG et agences onusiennes dans les «zones d'opérations» militaires en raison de la «situation sécuritaire du moment», sans préciser les régions concernées.

Ses deux voisins, le Burkina et le Mali, également confrontés aux attaques djihadistes meurtrières et eux aussi dirigés par des militaires ayant pris le pouvoir par la force en 2020 et 2022, ont rapidement soutenu les nouvelles autorités en place. Jeudi, le gouvernement burkinabè a approuvé un projet de loi autorisant l'envoi d'un contingent militaire, sans préciser les modalités. (ats/jch)

Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Le Liechtenstein pourrait se rapprocher de l'UE
Le pays alpin étudie l'intégration européenne, affirme Brigitte Haas, la cheffe de son gouvernement. Mais une adhésion à l'UE n'est pas à l'ordre du jour.
Selon les déclarations de la cheffe du gouvernement Brigitte Haas à l'agence de presse autrichienne APA, le Liechtenstein étudie l'intégration européenne en raison des aspirations de l'Islande, membre de l'EEE, qui lorgne sur une adhésion à l'UE.
L’article