«Je trouve cela un peu gonflé», s'énerve Sonja R.* (*nom connu de la rédaction). Cette lectrice a récemment appris qu'elle ne pouvait plus se débarrasser gratuitement de ses bouteilles en plastique vides de shampooings ou de détergents dans sa filiale Coop de Saint-Gall.
Coop a répondu à sa cliente stupéfaite qu'elle pouvait acheter un sac d'élimination payant, «ou bien apporter les bouteilles à la Migros».
Cela réconfortera peut-être Sonja R. de savoir qu'elle peut nommer la raison du mécontentement: Recypac. Ce nouveau système de recyclage a été lancé au début de l'année par des représentants du commerce de détail suisse et de l'industrie alimentaire locale. Parmi eux, des noms connus comme Migros, Coop, Lidl, Aldi, Spar, Nestlé, Unilever et Emmi.
L'organisation sectorielle Recypac, qu'ils ont fondée, veut, selon leurs propres dires, mettre en place un «recyclage uniforme et de qualité dans toute la Suisse pour les deux matériaux recyclables», à savoir les emballages plastiques et les cartons à boissons.
Certes, des systèmes de collecte similaires existaient déjà et existent encore aujourd'hui, mais ils se limitent à des initiatives privées dans certaines régions. La nouvelle organisation recommande aux communes participantes de fixer les prix suivants pour le sac violet, appelé Recybag:
17 litres: un franc, 35 litres: 1.60 franc, 60 litres: 2.40 francs, 110 litres: quatre francs. Mais, comme on le voit maintenant lors de la mise en œuvre, le système a un hic du point de vue des consommateurs chez Coop. Car jusqu'à présent, les clientes comme Sonja R. pouvaient déposer leurs bouteilles vides de lait, de gel douche et de lessive dans un conteneur de recyclage prévu à cet effet dans les supermarchés. Et ce, gratuitement.
Ce système apprécié des consommateurs appartient désormais au passé, du moins dans les endroits où le Recybag a été introduit, comme le confirme le porte-parole de Coop Kevin Blättler. Les bouteilles de lait et les bouteilles en plastique ne sont reprises séparément et gratuitement que là où le Recybag n'a pas encore été introduit. Dans les filiales où le nouveau système existe (une concession de la commune est nécessaire), elles doivent être retournées dans le nouveau sac payant.
Blättler fait remarquer que la collecte des bouteilles en Pet n'est déjà pas gratuite aujourd'hui et qu'elle est financée par une taxe de recyclage anticipée de un centime par bouteille. Cette taxe est intégrée dans le prix de vente.
Ce n'est toutefois pas le cas pour le reste de la collecte des corps creux, c'est-à-dire des bouteilles de lessive, de shampoing ou de lait. Jusqu'à présent, cette collecte était proposée gratuitement et volontairement par Coop, explique Blättler. Mais désormais, elle doit se faire «si possible» via Recypac avec des sacs de collecte en plastique payant, car:
Actuellement, cela concerne les points de vente des cantons de Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Zurich, Berne, Saint-Gall, Schaffhouse et des Grisons.
Blättler souligne que les sacs Recypac sont généralement moins chers que les sacs à ordures. De plus, il est possible de jeter dans les nouveaux sacs de recyclage d'autres emballages en plastique, comme ceux des salades à emporter ou des yaourts. Les emballages en carton, comme les tétrapacks, y sont également autorisés. Le volume des sacs à ordures payants pourrait ainsi être massivement réduit.
Coop ne présente pas d'analyse indépendante des coûts pour étayer cette affirmation. Le fait est que les bouteilles de lait, de gel douche ou de lessive (dans la branche, on parle de bouteilles en PE), prennent beaucoup de place dans les sacs.
Selon le comportement des consommateurs, il est donc tout à fait possible que les coûts privés augmentent en raison du nombre de sacs recyclables nécessaires. Toujours est-il qu'une conversion est en cours pour les bouteilles de lait. Celles-ci peuvent de plus en plus être jetées dans les conteneurs Pet.
Le porte-parole de Coop, Blättler, affirme que le service clientèle n'a pas encore reçu de réactions négatives. Le détaillant qualifie le système de «pratique et simple». Sonja R. ne partage pas cet avis:
Mais elle dit qu'il est embêtant de faire de la place à la maison pour un sac de collecte supplémentaire, en plus des déchets de verre, d'aluminium et de Pet. De plus, elle craint que le contenu ne sente pas très bon s'il contient également des emballages avec des résidus alimentaires, tels que des pots de yaourt et des emballages de salade à l'emporter.
Migros emprunte une voie plus conciliante que Coop, comme le déclare le porte-parole Tobias Ochsenbein:
L'entreprise s'efforcerait de proposer à ses clients «un système de reprise aussi complet que possible». Ochsenbein soutient que cela permet de réduire la montagne de déchets et aide à fermer les circuits de matériaux recyclables, préservant ainsi les ressources et l'environnement.
Que pense l'organisation Recypac de la mesure d'économie de Coop et du préjudice qui en résulte pour les consommateurs? La porte-parole Stefanie Brauchli répond qu'elle a connaissance de la décision de Coop. Mais «Recypac ne donne aucune recommandation concernant la collecte des bouteilles en plastique par le commerce de détail». Celle-ci est gérée et financée par les détaillants eux-mêmes.
Pendant ce temps, le système Recypac continue de gagner du terrain. Cette semaine, l'organisation a annoncé que les villes de Bâle et de Zurich ainsi que le syndicat des déchets du district zurichois de Horgen ont accordé à l'association à but non lucratif une concession pour la collecte des emballages plastiques et des cartons à boissons.
Plus de 700 000 personnes supplémentaires auraient ainsi accès au Recybag, peut-on lire dans un communiqué.
Dans les régions participantes, le Recybag est vendu dans les filiales du commerce de détail ainsi que par les communes. Les points de collecte se trouvent dans certains supermarchés ainsi que dans les centres de recyclage.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci