Joe Biden a annoncé en direct à la télévision lundi la mort du chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, tué dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan par une frappe de drone. Il s'agit d'un nouveau coup porté à l'organisation terroriste.
Ayman al-Zawahiri était l'un des terroristes les plus recherchés au monde et les Etats-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver.
After relentlessly seeking al-Zawahiri under Presidents Bush, Obama, and Trump… I authorized a precision strike that would remove him from the battlefield pic.twitter.com/KLSnMK08R1
— Acyn (@Acyn) August 1, 2022
Zawahiri, introuvable depuis plus de dix ans, était considéré comme un des cerveaux des attentats du 11 septembre qui avaient fait près de 3000 morts aux Etats-Unis:
L'attaque au drone a été menée sans aucune présence militaire américaine au sol, a précisé un responsable américain, preuve de la capacité des Etats-Unis «d'identifier et de localiser même les terroristes les plus recherchés au monde et de prendre des mesures afin de les éliminer».
L'opération n'a fait «aucune victime civile», a précisé Joe Biden lors de son allocution. La présence d'Ayman al-Zawahiri à Kaboul constitue par ailleurs une «violation claire» des accords conclus avec les talibans à Doha en 2020, selon lesquels les islamistes s'étaient engagés à ne pas accueillir Al-Qaïda sur leur sol, a noté ce responsable.
«Plus de 20 ans après le 11 septembre, les Etats-Unis ont enfin rattrapé Ayman al-Zawahiri, le proche camarade et successeur d'Oussama ben Laden», a commenté lundi sur Twitter Thomas Joscelyn, expert du cercle de réflexion Foundation for Defense of Democracies. «Bien qu'il ait eu de nombreux défauts, il n'était pas aussi insignifiant que ne le supposaient de nombreux analystes.»
Héritant en 2011 d'une organisation qui avait perdu de sa superbe, Ayman al-Zawahiri, 71 ans, avait dû pour survivre multiplier les «franchises» et les allégeances de circonstances, de la péninsule arabique au Maghreb, de la Somalie à l'Afghanistan, en Syrie et en Irak.
Fin 2020, des sources avaient un temps donné crédit à des rumeurs le donnant mort d'une maladie cardiaque mais il était réapparu ensuite dans une vidéo. Et Al-Qaïda avait déjà perdu son numéro 2, Abdullah Ahmed Abdullah, tué en août 2020 dans les rues de Téhéran par des agents israéliens lors d'une mission secrète commanditée par Washington, information révélée à l'époque par le New York Times.
Cette annonce intervient près d'un an après le chaotique retrait d'Afghanistan des forces américaines, qui avait permis aux talibans de reprendre le contrôle du pays vingt ans après. Le 3 février, Joe Biden avait annoncé la mort du dirigeant du groupe Etat islamique (EI) Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi lors d'une opération conduite dans le nord de la Syrie. (ats/jch)