49 peines de mort ont été prononcées jeudi 24 novembre par le tribunal de Dar El Beida après un procès qui a duré plusieurs jours. Les accusés ont été reconnus coupables du lynchage de Djamel Bensmail.
L'homme s'était porté volontaire dans le village de Larbaa Nath Irathen, dans la préfecture de Tizi Ouzou (nord-est), pour aider à éteindre des incendies qui avaient fait 90 morts en moins d'une semaine en août 2021.
Les accusés, qui ont comparu jeudi devant le tribunal de Dar El Beida, dans la banlieue est d'Alger, étaient poursuivis notamment pour «actes terroristes et subversifs contre l'Etat et l'unité nationale» et «homicide volontaire avec préméditation», selon l'accusation. 28 autres prévenus poursuivis dans le cadre de cette affaire ont été condamnés à des peines allant de deux à dix ans de prison et 17 autres ont été acquittés.
Après avoir entendu qu'on le soupçonnait d'avoir allumé le feu à la forêt, Djamel Bensmaïl, qui était âgé de 38 ans, s'était rendu à la police. Des images, relayées par les réseaux sociaux, avaient montré la foule entourant le fourgon de police et extirpant l'homme du véhicule après l'avoir frappé. Bensmaïl avait ensuite été battu puis brûlé vif tandis que des jeunes prenaient des selfies devant le cadavre.
A l'époque des faits, qui avaient soulevé une vague d'indignation dans tout le pays, les images du lynchage devenues virales étaient commentées notamment via le hashtag #JusticePourDjamelBensmail. Amnesty International avait appelé les autorités à «envoyer un message clair que cette violence ne sera pas tolérée».
La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) avait jugé pour sa part que:
Le père de la victime, Noureddine Bensmaïl, admirablement digne, avait été salué comme un héros national après avoir appelé au calme et à la fraternité entre Algériens.
Des extraits des vidéos diffusées par les accusés sur les réseaux sociaux, montrant des détails du crime, ont été projetés lors du procès qui s'était ouvert mardi. Ces vidéos montrent le lynchage de Djamel Bensmaïl, brûlé vif et dépouillé de ses objets personnels, notamment son téléphone portable. (ats/mndl)