Panama Papers: les principaux accusés encourent la «peine maximale»
Ce mercredi 17 avril à Panama, la procureure en charge de la lutte contre le crime organisé a réclamé à la cour une «peine maximale» pour blanchiment d'argent contre les deux dirigeants du cabinet d'avocat Mossack Fonseca, aujourd'hui fermé, accusés de blanchiment d'argent dans le scandale des Panama Papers.
Les accusations
Jürgen Mossack, 76 ans, et Ramon Fonseca, 71 ans, «ont reçu et transféré des fonds provenant d'activités illicites en Allemagne et en Argentine», a indiqué la procureure. Les deux prévenus ont aussi «dissimulé, couvert et fourni de fausses informations à des entités bancaires pour ouvrir des comptes et dissimuler la propriété d'actifs», a-t-elle ajouté.
Pour l'accusation, les deux fondateurs de l'étude sont responsables d'avoir facilité, par l'intermédiaire du cabinet panaméen, la création de sociétés opaques dans lesquelles des cadres de la multinationale allemande Siemens ont déposé des millions d'euros en dehors des comptes réels de l'entreprise. Ces sociétés auraient servi à cacher de l'argent provenant du paiement de commissions.
Condamnation requise contre 24 autres prévenus
Le cabinet d'avocats aurait également servi à garder l'argent provenant d'une vaste escroquerie en Argentine.
La procureure a aussi requis la condamnation de 24 autres prévenus, principalement d'anciens employés de la société et demandé l'acquittement de trois autres.
«Je ne suis pas responsable», avait déclaré à la barre Jürgen Mossack, à l'ouverture du procès le 8 avril. «Nous attendons simplement d'obtenir justice et je suis sûr que c'est ainsi que les choses vont se passer», avait ensuite affirmé l'avocat d'origine allemande.
Le procès, prévu pour durer jusqu'au 26 avril, devait initialement se tenir en 2021, mais a été reporté à plusieurs reprises pour diverses raisons.
Pour rappel, l'affaire a éclaté en 2016 après la publication d'une enquête, connue sous le nom de Panama Paper, menée par le consortium international de journalistes d'investigation (CIJI). Basée sur la fuite de 11,5 millions de documents provenant de l'étude Mossack Fonseca, elle a révélé que des chefs d'Etat et de gouvernement, des responsables politiques de premier plan et des personnalités des finances, des sports et du monde artistique ont caché au fisc des propriétés, des entreprises, des capitaux et des bénéfices. (ag/ats)
