Le ministre de l'Economie Sergio Massa et l'économiste ultralibéral «antisystème» Javier Milei sont arrivés en tête dimanche du premier tour de l'élection présidentielle argentine, selon des résultats officiels partiels. Ils disputeront le second tour le 19 novembre.
La situation après 97% des votes décomptés était la suivante:
Les sondages, qui par le passé avaient sous-estimé l'ascension de Javier Milei, l'avaient placé ces dernières semaines en tête des intentions de vote devant Sergio Massa.
Les Argentins ont voté dans un climat d'incertitude et d'inquiétude, comme rarement depuis le retour de la démocratie il y a 40 ans, sur fond d'endettement chronique et d'inflation désormais parmi les plus élevées au monde.
Autour des bureaux de vote, les mots de «ras-le-bol», «anxiété», «pas de formule magique», revenaient chez les électeurs approchés par l'AFP, traduisant une atmosphère partagée entre désir de changement et peur d'un «saut dans le vide».
«Nous sommes préparés à faire le meilleur gouvernement de l'histoire», a lancé au moment de voter Milei, un polémiste surgi en 2021 des plateaux TV. Il a suivi depuis un fil rouge «dégagiste» contre la «caste parasite», selon lui les péronistes (centre-gauche) et libéraux qui alternent au pouvoir depuis vingt ans.
Sa colère, ses formules mordantes, son style électrique ont parlé à un public souvent jeune et sans grande perspective. Mais ses propositions, comme «tronçonner» l'Etat et le service public, «dollariser» l'économie - pour laisser le billet vert remplacer le peso - ont aussi semé le doute, voire l'inquiétude.
Sergio Massa, qui s'était déjà présenté à la présidentielle en 2015, contre ses alliés péronistes d'aujourd'hui, a pris soin en campagne de se distancier de l'exécutif - ni le président Alberto Fernández ni l'ex-cheffe de l'Etat Cristina Kirchner ne sont apparus.
Il a tenté de convaincre que «le pire de la crise» est passé, grâce à un prochain bond des exportations et la fin d'une sécheresse historique en 2022-2023, la pire en 100 ans, qui a privé l'Argentine, géant agro-exportateur, de 20 milliards de dollars de recettes.
«Lundi, l'Argentine continue. Il faut transmettre de la tranquillité», a voulu rassurer dimanche Sergio Massa. (ats/asi)