Les importations d'armement en Europe ont quasiment doublé en 2022, selon un rapport de l'institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Elles sont tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale.
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Avec une envolée de 93% sur un an, les importations ont aussi augmenté du fait de l'accélération des dépenses militaires de plusieurs Etats européens comme la Pologne et la Norvège, qui devrait encore accélérer, selon cette étude de référence publiée lundi.
L'Ukraine, jusqu'à l'an dernier était un importateur négligeable d'armement, mais elle est devenue subitement en 2022 la troisième destination d'armement dans le monde, derrière le Qatar et l'Inde, conséquence directe de l'aide occidentale pour repousser l'invasion russe.
Les importations de Kiev, incluant les donations occidentales, ont été multipliées par plus de 60 en 2022, selon l'institut basé à Stockholm.
Pour la plupart des équipements d'occasion, les livraisons à l'Ukraine incluent notamment environ 230 pièces d'artillerie américaine, 280 blindés polonais ou encore plus de 7000 missiles britanniques antichars et des systèmes antiaériens, neufs cette fois, liste le SIPRI.
Pour établir ses classements sur le commerce mondial des armes, l'institut privilégie des unités de valeur qui lui sont propres, plutôt que des dollars ou des euros.
S'il est difficile à chiffrer du fait de l'opacité de nombreux contrats, le commerce mondial d'armement dépasse les 100 milliards de dollars annuels, selon les experts. Le montant global des dépenses militaires a pour la première fois franchi les 2000 milliards de dollars en 2021.
Le bond des importations européennes était attendu du fait de la guerre en cours en Ukraine. Mais il accélère spectaculairement une tendance à la hausse en Europe, conséquence du réarmement amorcé depuis plusieurs années après l'annexion de la Crimée par Moscou, et qui s'accélère désormais à vitesse grand V.
«Les pays européens ont soit déjà commandé ou prévoient de le faire tous types d'armement. Sous-marins, avions de combat, en passant par les drones, les missiles antichars, les fusils et les radars», souligne M. Wezeman. «Tout est examiné, parce que l'idée est de renforcer les capacités militaires à travers tout le spectre».
Il double l'Asie-Océanie (30%), qui occupait la première place depuis des années et l'Europe, à 27%, contre moins de 11% il y a encore dix ans.
Outre le Qatar (10% du total), l'Inde (9%) et l'Ukraine (8%), l'Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis (7% chacun) ainsi que le Pakistan (5%) ont été les principaux importateurs.
Du côté des exportateurs, le top 5 des cinq dernières années est toujours assuré par les Etats-Unis (40%), puis la Russie (16%), la France (11%), la Chine (5%) et l'Allemagne (4%), soit à eux cinq les trois quarts du total. Mais les parts américaine et française ont nettement augmenté, tandis que celles des trois autres ont décliné. (ats/jch)