Les ambitions de Pékin pour annexer Hong Kong à la Chine continentale n'est plus un secret. Pourtant, le principe «un pays, deux systèmes» est censé être en vigueur jusqu'en 2047. Image: EPA
L'Union européenne et les Etats-unis ont dénoncé jeudi la réforme du système électoral de Hong Kong imposée par la Chine. Elle a menacé Pékin de «prendre des mesures supplémentaires» contre cette violation du principe «un pays, deux systèmes».
Le Parlement chinois a approuvé jeudi à la quasi-unanimité une réforme du système électoral de l'ancienne colonie britannique. Celle-ci donnera au pouvoir un droit de veto sur les candidats de l'opposition militant pour la démocratie aux élections législatives. Les Vingt-Sept et Washington dénoncent une loi qui viole les valeurs démocratiques et ayant un impact sur le principe «un pays, deux systèmes».
A la lumière de cette toute récente décision, l'Union européenne envisage de prendre des mesures restrictives et accordera une «attention accrue à la situation à Hong Kong». Les vingt-sept tentent en vain depuis des mois de peser pour contraindre Pékin à respecter le principe «un pays deux systèmes» et faire cesser la répression contre l'opposition pro-démocratie à Hong Kong.
Antony Blinken, secrétaire d'Etat des Etats-unis, dénonce les mesures anti-démocratique de Pékin et soutient Hong-Kong.
Les Etats-Unis ont condamné les «attaques persistantes» de la Chine «contre les institutions démocratiques de Hong Kong» et appelle les autorités à tenir des élections du conseil législatif «transparente et crédible» en septembre.
En juillet 2020, l'UE manifestait déjà son opposition aux derives autoritaires de Pékin. L’élément déclencheur: la «loi sur la sécurité nationale». Une réponse aux gigantesques manifestations de 2019. Son objectif? Faire peur, et faire passer l'ex-colonie britannique du chaos à l’ordre, quitte à étouffer les libertés de ce territoire semi-autonome.
Plus de 10 000 arrestations ont eu lieu depuis le début de «la loi sur sécurité nationale». Image: AP
De ce fait, Hong Kong, la ville la plus libre de Chine, entre dans une ère d’autoritarisme qui inquiète la plupart des habitants et des pays démocratiques. Cette nouvelle loi donne au régime communiste des pouvoirs judiciaires sans précédent.
Les Européens ont limité les exportations d'équipements utilisables pour la surveillance et la répression et ont adopté une série de mesures pour aider la société civile. L'impact de ces mesures a été évalué lors d'une réunion le 22 février et de nouvelles dispositions ont été examinées face à la dégradation de la situation, avait annoncé le représentant des affaires étrangères de l'UE, Josep Borrell. (ats/afp/ga)