Le parlement du Kirghizistan a accepté, mercredi, un toilettage de son blase national. C'est qu'il est question de fierté nationale. Fatigué de constater que certains habitants confondait ce beau soleil doré avec un bête tournesol, le président a récemment approuvé une refonte du drapeau officiel.
Si l'intérieur sphérique représente la cime d'une yourte, les rayons qui l'entourent sont censés rendre hommage au quarante tribus du pays, nous rappelle notamment Le Temps.
Alors qu'on pourrait aussi y voir une boule de feu ou encore une balle de base-ball cernée par les dents d'une scie circulaire, la méprise est prise très (trop?) au sérieux. L'ex-République soviétique n'a pas du tout envie que l'on puisse penser qu'elle toujours «dépendante» de qui que ce soit. Et on dirait bien que le 🌻 n'aura jamais les compétences pour honorer dignement l'avenir du Kirghizistan.
Bon, alors, tout le monde est content? Non, ce serait bien trop simple. Depuis quelques semaines, des milliers de tournesols se baladent dans les rues de la capitale, Bichkek, pour signifier la grogne d'une partie des habitants, attachés à leur drapeau. «Le drapeau du Kirghizistan est resté inchangé depuis 1992, et le modifier serait renoncer à une partie de notre histoire, de notre passé», témoigne l'instigateur d'une pétition qui demande le retour de l'ancien blase, au Courrier International.
Au précédent. Ou presque. L'idée étant de garder la yourte et l'éclat original, mais de gommer ce qu'on ose prendre pour des pétales de tournesol. Si bien que la douce ondulation des quarante piques seront redressées. Parce que les rayons du soleil, on le sait bien, c'est franc et droit.
La même semaine, le Minnesota a enfin choisi son nouveau drapeau. Pour rappel, l'Etat américain s'était creusé les méninges pendant de longs mois pour que son étendard n'offense personne et, surtout, qu'il ne représente plus «un peuple autochtone chassé de ses terres». Il y quelques semaines, un appel public à projet avait carrément dérapé.
Mardi soir, la population a pu découvrir son nouveau blase. Du bleu pour signifier les larges étendues d'eau disséminées dans l'Etat et la fameuse Étoile du Nord, qui est ni plus ni moins que la devise (et en français s'il vous plaît) du Minnesota.
Bon, alors, tout le monde est content? Non, ce serait bien trop simple. Parmi les grognons, certains considèrent qu'il ressemble beaucoup trop au drapeau du Puntland, une région autonome du nord-est de la Somalie. Il faut dire que le Minnesota abrite non seulement une importante diaspora somalienne, comme le précise notamment la BBC, mais qu'il est représenté au Congrès à Washington par l'élue d'origine somalienne Ilhan Omar. De quoi agacer quelques conservateurs du cru. «Une coïncidence», jure pourtant le secrétaire d'État, Steve Simon.
C'est déjà pas simple de trouver la bonne fringue pour une soirée, alors quand on change de drapeau, on peut largement imaginer que les casse-têtes sont inévitables.