Plusieurs Etats démocrates américains ont annoncé lundi constituer des stocks de pilules abortives, après la remise en question par un juge fédéral de l'autorisation de mise sur le marché de la mifépristone, agréée depuis plus de 20 ans.
Sans attendre le résultat de l'appel du gouvernement américain pour contester cette décision, le gouverneur californien Gavin Newsom a expliqué que son Etat était en train de faire un stock d'urgence de deux millions de pilules de misoprostol, l'autre pilule utilisée pour les avortements médicamenteux.
La Californie a déjà reçu 250 000 de ces pilules, qui peuvent être utilisées seules comme alternative à la mifépristone:
Le Massachusetts a également annoncé lundi avoir acheté plus de 15 000 pilules de mifépristone, soit l'équivalent d'un an de stock habituellement utilisé par cet Etat. Il va également débloquer un million de dollars pour permettre aux professionnels de santé de faire des stocks de cette pilule, avant que la justice se prononce définitivement sur son devenir.
La semaine dernière, l'Etat de Washington a annoncé l'achat de 30 000 pilules de mifépristone, soit trois ans de stock, pour se préparer à toute éventualité.
L'avenir de la mifépristone, utilisée par 5,6 millions de femmes depuis son agrément en l'an 2000 aux Etats-Unis, est actuellement en suspens depuis qu'un juge fédéral ultraconservateur est revenu sur son autorisation de mise sur le marché.
Ce magistrat texan, nommé par l'ex-président Donald Trump, a justifié son arrêt en invoquant des risques pour la santé des femmes, en dépit du consensus scientifique.
Le gouvernement américain a formellement fait appel de cette décision lundi, en rappelant que la mifépristone est «sûre et efficace». La Cour suprême pourrait rapidement être appelée à arbitrer cette bataille judiciaire. (ats/jch)