Certains politiques ont leurs lots de scandales, corruption, bien mal acquis, mensonge, mais ce n'est rien face à ce qu'affronte Vincent Van Quickenborne, le ministre belge de la Justice, accusé d'avoir laissé ses amis uriner sur un fourgon de police. Oui, ce n'est pas une blague belge, mais bien un «pipigate» comme l'ont surnommé les médias du plat pays.
Tout commence par une joueuse soirée d'anniversaire le 14 août dernier. Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice en exercice, fête ses 50 ans avec des amis. On festoie et on boit plus que d'accoutumée. Selon la chaîne flamande VRT, trois invités du ministre seraient sortis de son domicile et se seraient dirigés vers le fourgon de police stationné à quelques mètres pour uriner sur le véhicule.
Les faits se sont déroulés à trois reprises, à 20h39, 22h05 et 00h02, selon la VRT, citée par la RTBF. Le trio éméché a été filmé par les caméras de surveillance présentes dans la rue du Ministre. Jusqu'ici, pas de scandale politique à l'horizon, juste des amis mal élevés et un peu encombrants pour Vincent Van Quickenborne, mais attendez la suite...
La fin de soirée bien arrosée du ministre et de ces amis hilaires aurait pu figurer dans les anecdotes (pas très glorieuses, d'accord) mais sans conséquences politiques, c'est sans compter les déclarations du ministre qui s'est en quelque sorte pris les pieds dans le tapis en voulant se défendre.
Lorsque l'anecdote du "pipi des invités" sort dans la presse quelques jours après le 14 août, Vincent Van Quickenborne affirme par écrit qu'«il n'était pas présent durant les faits et qu'il les condamnait fermement». Le 23 août, suite aux images de télésurveillance, la police belge décide de porter plainte pour «outrage» et recherche les personnes responsables d'avoir uriné sur leur fourgon. Le ministre de la Justice s'en tient à ses premières déclarations, confirmant qu'il n'était pas présent. Une bien mauvaise idée: selon les images des caméras de surveillance, il apparaît éméché vers 4h du matin et dans une mauvaise posture.
L'affaire fait depuis le tour des médias, mais elle est aussi en train de prendre une tournure politique. En effet, le parti nationaliste belge Vlaams Belang et certains députés réclament sa démission et c'est sans compter les policiers qui confient aux médias belges leur indignation.
Car le fourgon de police n'était pas là par hasard. Depuis 2022, le ministre bénéficie d'une surveillance policière renforcée à son domicile, suite à des menaces émanant de trafiquants de drogue. Mais l'histoire ne va pas en rester là, car Vincent Van Quickenborne s'est défendu en montrant lui-même les images de la vidéosurveillance.
Ce «pipigate» pourrait-il couter son poste au ministre? Vincent Van Quickenborne s'est défendu dans le quotidien belge Le Soir:
Coup monté ou mensonge délibéré? Le ministre de la Justice belge est attendu devant la commission parlementaire ce jeudi. A suivre.