600 000 dollars et plus de onze kilos d'or de pots-de-vin: c'est ce qu'on accuse l'ancienne dirigeante de la Birmanie, Aung San Suu Kyi, d'avoir touché. Pas moins de dix chefs d'accusation pour corruption ont été retenus contre elle. Aung San Suu Kyi rejette ces allégations.
Quoi qu'il en soit, ce volet du procès a valu à la Prix Nobel de la Paix d'être condamnée à cinq ans de détention supplémentaires, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Ceux-ci s'ajoutent aux six années dont Aung San Suu Kyi a déjà écopé précédemment.
En bonne santé d'après une source proche du dossier interrogée en début de semaine, l'ex-dirigeante est détenue depuis le coup d'Etat militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie et fait plonger le pays dans le chaos.
La Prix Nobel est visée par une multitude d'infractions (violation d'une loi sur les secrets d'Etat datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption...) et risque au total des décennies de prison.
Plusieurs proches de la prix Nobel ont déjà été condamnés à de lourdes peines: la peine capitale pour un ex-parlementaire, 75 ans de prison pour un ancien ministre, 20 ans pour un de ses collaborateurs. D'autres se sont exilés ou sont entrés en clandestinité.
Aung San Suu Kyi purge le début de sa peine en résidence surveillée, dans le lieu où elle est tenue au secret depuis plus d'un an et où elle doit rester le temps de son procès. Lequel se tient à huis clos. Ses avocats ont interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.
De nombreux observateurs dénoncent cette procédure. Selon eux, elle est seulement motivée par un objectif: exclure définitivement Aung San Suu Kyi, fille du héros de l'indépendance et grande gagnante des élections de 2015 et de 2020, de l'arène politique.
Aung San Suu Kyi a déjà passé près de quinze ans en résidence surveillée sous les précédentes dictatures militaires.(mbr/ats)