Lors de ce débat de plus de deux heures sur TV Globo, la chaîne la plus regardée du pays, les deux candidats se sont accusés sans arrêt de mentir, au détriment des expositions de projets concrets pour les quatre années de mandat en jeu au scrutin de dimanche.
«Lula, arrête de mentir, rentre chez toi!», a lancé le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, 67 ans, qui a été jusqu'à déclarer que son adversaire devrait...
Ce à quoi l'ancien chef de l'Etat de gauche, qui a fêté ses 77 ans jeudi, a répondu, traitant par la suite son adversaire de «déséquilibré»:
Les problèmes d'érection se sont même invités dans le débat. Lula avait demandé des comptes à Bolsonaro sur l'achat controversé de 35 000 pilules de Viagra pour l'armée. Lors du débat, Bolsonaro lui a lancé:
Le débat de vendredi a eu lieu lors de la dernière ligne droite d'une campagne souvent ordurière, pleine de coups bas et de désinformation massive sur les réseaux sociaux.
Au-delà de la joute verbale, le duel était également physique. Chaque candidat tentait d'occuper au mieux le terrain dans le studio transformé en arène pour un combat sans merci. Tandis que son adversaire lui tournait le dos, le président sortant l'a interpellé:
S'approchant tout près des caméras pour s'adresser aux téléspectateurs les yeux dans les yeux, l'ancien métallo a répondu:
Le débat a été interrompu à plusieurs reprises par des cris des équipes de campagne pour tenter de déstabiliser les candidats.
Lula a attaqué son adversaire sur sa politique internationale, un sujet qui n'avait pratiquement pas été abordé lors des débats télévisés précédents. Il a lancé:
L'ancien chef de l'Etat (2003-2010) a rappelé qu'il avait été reçu avec tous les honneurs au palais de l'Elysée par le président français Emmanuel Macron en novembre 2021.
Jair Bolsonaro a traité de «bandit» son adversaire qui a été incarcéré 18 mois pour corruption en 2018 et 2019, avant de voir ses condamnations annulées par la Cour suprême. Il a ironisé:
«C'était un anti-débat, sans la moindre nouveauté qui puisse changer la donne», a estimé le chroniqueur politique Otavio Guedes sur la chaîne Globonews, à l'issue de cet ultime débat télévisé avant le second tour dimanche.
Au premier tour, le 2 octobre, Lula est arrivé en tête avec 48% des voix, contre 43% pour Jair Bolsonaro. Mais le score du président d'extrême droite s'est révélé bien plus élevé que ce que prédisaient les sondages, lui donnant un certain élan pour la campagne de l'entre-deux tours.
Cet élan a toutefois été freiné par deux couacs majeurs: des déclarations malvenues du ministre de l'Economie Paulo Guedes, indiquant que l'augmentation du salaire minimum pourrait ne plus être indexée sur l'inflation, et l'interpellation rocambolesque d'un ex-député bolsonariste ayant blessé des policiers à la grenade.
Le président Bolsonaro a trouvé un nouveau cheval de bataille cette semaine: la dénonciation d'irrégularités présumées dans la diffusion de propagande électorale à la radio.
Le Tribunal supérieur électoral (TSE) a rejeté la requête de l'équipe de campagne du chef de l'Etat, arguant qu'aucune preuve n'avait été présentée, ce qui pourrait constituer un «délit électoral» et une tentative de «déstabilisation du second tour». (sas/ats)