Les habitants de l'Etat de Bahia, dans le nord-est du Brésil, tentaient, mercredi, de sauver ce qu'ils pouvaient des décombres, après des inondations causées par des pluies diluviennes. L'absence du président Jair Bolsonaro sur le terrain est très critiquée.
Les météorologues craignent désormais que de violents orages chargés de pluie atteignent, dans les prochains jours, les Etats très peuplés du sud-est du Brésil, notamment ceux de Minas Gerais, Rio de Janeiro et Sao Paulo.
A Itapetinga, une des villes les plus touchées du sud de Bahia, Carlos Batista da Silva désigne sur le mur une trace au-dessus de sa tête qui montre le niveau atteint par l'eau:
Dans les villes où le niveau de l'eau a commencé à baisser, des montagnes de décombres apparaissent, dans un paysage de désolation. L'accès aux quartiers les plus sinistrés se fait seulement par bateau pneumatique ou par hélicoptère.
Mais d'autres localités restent sous la menace de nouvelles inondations, et des habitants ont dû être évacués par mesure de prévention. Les pompiers de Bahia surveillent de près une dizaine de digues proches de la rupture et des cours d'eau, qui menacent de déborder. Au total, plus de 40 routes ont été endommagées.
Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro a signé, mardi, un décret autorisant un crédit extraordinaire de 200 millions de réais (environ 22 millions de francs) pour la réparation des infrastructures de cinq Etats touchés par la pluie, dont 80 millions affectés à Bahia. Mais le gouverneur de Bahia, Rui Costa, a estimé, mardi, que ces fonds étaient «insuffisants»:
Le président Bolsonaro a été très critiqué pour son absence: plusieurs ministres ont survolé les zones sinistrées, mardi, pendant que lui s'affichait en jet-ski sur une plage de l'Etat de Santa Catarina, dans le sud du Brésil. «J'espère ne pas devoir écourter mes vacances», a déclaré le chef de l'Etat à des partisans, selon le site d'informations locales de Santa Catarina ND Mais.
Le mot-dièse #BolsonaroVagabundo (Bolsonaro fainéant) était un des plus utilisés au Brésil, sur Twitter, ces derniers jours. Mercredi, le chef de l'Etat s'est contenté de publier sur les réseaux sociaux une vidéo d'un hélicoptère de la Marine apportant des vivres, avec comme message: «toujours-là à Bahia».
«Ce n'est pas juste de l'irresponsabilité, c'est un manque de compassion. Près de 500 000 personnes ont été affectées par les inondations à Bahia, et où est le président?», a lancé mercredi sur Twitter le député de gauche Marcelo Freixo. (ats/jch)