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Elections au Brésil: le face-à-face entre Lula et Bolsonaro est lancé

Elections au Brésil: le face-à-face entre Lula et Bolsonaro est lancé

A shopper touches a small towel featuring presidential candidate Luiz Inacio da Silva, or Lula, for sale next to one of Brazilian President Jair Bolsonaro who is running for reelection in Rio de Janei ...
L'ex-président du Brésil, Lula (à gauche), va affronter l'actuel président, Jair Bolsonaro (à droite), dans la course à l'élection présidentielle.Image: sda
Certains Brésiliens redoutent déjà que l'actuel président Jair Bolsonaro ne reconnaisse pas le résultat du scrutin en cas de défaite.
17.08.2022, 05:5017.08.2022, 06:30
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Lula a à son tour lancé mardi sa campagne officielle pour la présidentielle d'octobre au Brésil. Il a choisi, comme son rival le président sortant Jair Bolsonaro, un endroit qui a profondément marqué sa carrière politique: les usines où il a embrassé le syndicalisme.

Favori des sondages, Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, a tenu son premier meeting dans une usine automobile de son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo (sud-est), zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur, avant de devenir leader syndical dans les années 70.

«C'est ici que tout a commencé: ici que j'ai acquis une conscience politique (...). En ce jour important de ma vie, au début de la campagne électorale, je suis venu ici pour vous dire que nous allons gagner les élections»
Lula

«Elu de Dieu»

«J'ai la même énergie qu'à 30 ans et je veux reprendre le pays à Jair Bolsonaro, un génocidaire et un négationniste dans sa gestion de la pandémie qui a fait 680 000 morts au Brésil. S'il y a quelqu'un de possédé par le diable, c'est Bolsonaro»
Lula
«Lula est l'espoir des Brésiliens d'améliorer leurs conditions, il représente le pouvoir des travailleurs»
Mauricio Souza, 48 ans, soudeur
«Ce retour aux sources syndicales, Lula s'y est toujours rendu lors des moments marquants de sa carrière politique, pour renforcer son image de représentant des travailleurs. Quant à Bolsonaro, il se présente comme un "élu de Dieu" qui a survécu à l'attentat à l'arme blanche en 2018. Cette élection est la plus polarisée depuis la fin de la dictature militaire (1964-1985)»
Adriano Laureno, analyste du cabinet Prospectiva

Jair Bolsonaro, lui, était plus tôt dans le Minas Gerais (sud-est), à Juiz de Fora «la ville où je suis né à nouveau», hissé sur une estrade installée sur le même carrefour où il avait été poignardé par un déséquilibré il y a quatre ans, frôlant la mort.

Vêtu d'une veste noire boutonnée jusqu'au cou dissimulant les formes d'un gilet pare-balle, l'ancien capitaine de l'armée, 67 ans, a égrené un discours chargé de déclarations patriotiques et d'allusions à Dieu et à la Bible.

Il a réitéré sa promesse de lutter contre l'inflation à deux chiffres, l'avortement, la drogue et de défendre la «propriété privée», brandissant la menace «communiste» au Brésil s'il perd les élections en octobre contre son rival Lula.

«Dieu, patrie, famille et liberté»

«Mito, mito» (réd: mythe), ont scandé les partisans du leader d'extrême droite rassemblés autour du slogan «Dieu, patrie, famille et liberté», dont plusieurs étaient vêtus de t-shirts aux couleurs du Brésil. Jair Bolsonaro a ensuite donné la parole à la première dame, une évangélique fervente ovationnée autant, voire plus, que son époux. Michelle Bolsonaro a invité l'assistance à fermer les yeux et à réciter le Notre père.

«Il s'agit de l'avenir de la famille, de la patrie, la plupart des gens qui sont ici sont fidèles à Dieu»
Marcio Bargiona, un ancien policier de 55 ans
«Le nettoyage a commencé il y a quatre ans, je veux qu'il continue, je veux que la gauche soit extirpée du pays»
Jaqueline Lopes, une enseignante de Rio de Janeiro de 50 ans

Réunis à Brasilia?

Lula, qui a retrouvé ses droits politiques en 2021 après l'annulation de ses condamnations dans une immense affaire de soupçons de corruption, caracole en tête des sondages bien que son adversaire semble combler l'écart.

Lundi soir, un sondage de l'institut Ipec donnait toujours un avantage confortable à l'ex-président de gauche, avec 44% des intentions de vote au premier tour contre 32% pour le chef de l'Etat actuel. Fin juillet, une enquête d'opinion de l'autre institut de référence, Datafolha, faisait état d'un écart de plus important: 47% pour Lula, 29% pour Bolsonaro.

La principale préoccupation des Brésiliens, selon les sondages, est la situation économique, marquée ces dernières années par des niveaux élevés de chômage et d'inflation qui ont sapé la popularité de Bolsonaro. Ce mardi sera intronisé à la présidence du Tribunal supérieur électoral (TSE) le juge Alexandre de Moraes.

Ce magistrat de la Cour suprême est une des bêtes noires du président Bolsonaro, contre lequel il a ordonné l'ouverture d'une enquête pour diffusion de fausses informations sur le système électoral. Le chef de l'Etat n'a cessé de remettre en cause la fiabilité des urnes électroniques utilisées dans le pays depuis 1996, évoquant des «fraudes» sans apporter de preuves. (ats/jch)

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