Lancée par des membres de la Faculté de droit de l'Université de Sao Paulo (USP), cette «Lettre aux Brésiliens et Brésiliennes en défense de l'Etat démocratique de droit» dépassait les 546 000 signatures samedi à la mi-journée, à deux mois de l'élection présidentielle.
«Nous vivons un moment de grand péril pour la normalité démocratique, de risque pour les institutions, avec des insinuations de non-respect du résultat des élections», estiment les auteurs du texte, signé également par d'anciens juges de la Cour suprême, et de nombreux artistes, comme le célèbre chanteur Chico Buarque.
Le chef de l'Etat, au pouvoir depuis début 2019 et candidat à un second mandat, ne cesse de critiquer le système de vote électronique en vigueur au Brésil depuis 1996, alimentant la crainte qu'il ne reconnaisse pas le résultat de la présidentielle en cas de défaite. Les derniers sondages le donnent largement perdant face à l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).
La pétition de l'USP a recueilli les signatures d'importantes associations patronales, comme la fédération des banques (Febraban) et la très influente Fédération des industries de Sao Paulo (Fiesp).
En 2016, la Fiesp avait joué un rôle prépondérant dans la mobilisation de masse qui avait favorisé la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff.
L'adhésion de cette institution à la pétition est vue comme un revirement par de nombreux observateurs, les milieux d'affaires ayant soutenu Jair Bolsonaro lors de son élection en 2018, attirés notamment par le discours ultralibéral du ministre de l'Economie actuel, Paulo Guedes. (ats/myrt)