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Canada: La police reprend progressivement le contrôle d'Ottawa

Canada: La police reprend le contrôle du centre d'Ottawa

Des «progrès significatifs» ont été atteints samedi dans l'évacuation du centre d'Ottawa, paralysé depuis des semaines par des camionneurs anti-mesures sanitaires, a annoncé samedi la police. Elle qui travaillait encore à déloger un noyau dur de manifestants.
20.02.2022, 11:5421.02.2022, 11:28
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Image: AP The Canadian Press

Aspergeant les protestataires de spray au poivre, détruisant les vitres des véhicules dans lesquels certains s'étaient retranchés, les autorités avaient repris dans l'après-midi l'axe majeur devant le Parlement canadien, où des centaines de camions stationnaient depuis 23 jours.

Le bilan de la police après des semaines de manifestations:

  • 170 personnes arrêtées vendredi et samedi,
  • 50 véhicules remorqués,
  • des armes saisies,
  • des tentes, cabanes, stands de nourritures et autres structures érigées par les manifestants détruites.

Sans oser s'avancer sur un calendrier plus précis, la police canadienne a déclaré:

«Cette opération est toujours en cours, elle n'est pas terminée, et il faudra encore du temps pour atteindre nos objectifs»
Steve Bell, le chef de la police de la capitale canadienne

La tension était particulièrement palpable samedi matin dans cette ville d'ordinaire très calme, les manifestants jetant des fumigènes à l'encontre de la police épaulée de véhicules blindés et de snipers.

Des manifestants résolus

Quelques instants avant un nouvel assaut de la police, les manifestants, toujours sur place, nettoyaient leurs pancartes recouvertes de neige, dénonçant les mesures sanitaires liées au Covid-19. D'autres essayaient de se réchauffer près d'un feu de camp sous les klaxons frénétiques des camions encore présents.

«Je ne pars pas», assure Johnny Rowe, balayant d'un revers de la main les risques d'arrestation. «Il n'y a pas de retour en arrière possible», dit-il.

«Tout le monde ici, moi inclus, a vu sa vie détruite par ce qu'il s'est passé ces deux dernières années»
Johnny Rowe, un manifestant

«Toute personne trouvée dans la zone» du centre de la capitale canadienne «sera arrêtée», a prévenu la police sur Twitter samedi, accusant les camionneurs, nombreux à être venus accompagnés d'enfants, de mettre ces derniers en danger.

Plus tôt dans la matinée, les autorités avaient déjà souligné s'être équipées «de casques et de matraques» face à l'agressivité accrue des manifestants.

Les responsables du mouvement appellent au départ

Les responsables du mouvement qui accusent la police d'abus ont, eux aussi, appelé les chauffeurs routiers à quitter les abords du Parlement pour éviter «davantage de violence» et de nombreux camionneurs ont choisi de partir d'eux-mêmes et d'enlever leur poids lourd des rues

«Je pars aujourd'hui», lance Vince Green qui explique devoir retourner à Calgary dans l'Alberta pour s'occuper de ses enfants. Sa femme infirmière a perdu son emploi en raison de son refus de se faire vacciner.

Minimisé au départ par les autorités, ce mouvement dit «Convoi de la liberté», initié fin janvier, est parti de camionneurs protestant contre l'obligation d'être vaccinés pour passer la frontière entre le Canada et les Etats-Unis.

Mais les revendications se sont étendues à un refus de l'ensemble des mesures sanitaires et, pour de nombreux manifestants, à un rejet du gouvernement de Justin Trudeau.

Réunion de crise

Après une journée de fermeture exceptionnelle due au contexte sécuritaire, le Parlement a repris samedi ses travaux autour de l'utilisation de la loi sur les mesures d'urgence décrétée par le Premier ministre canadien, qui a, par ailleurs, convoqué samedi une réunion de crise.

La chambre examine depuis jeudi la mise en œuvre de cette loi invoquée lundi par Justin Trudeau pour mettre un terme aux blocages «illégaux» en cours dans le pays.

C'est seulement la deuxième fois que cette disposition est utilisée en temps de paix, et elle est très contestée par l'opposition conservatrice.

Justin Trudeau a assuré que la loi ne serait pas utilisée pour envoyer l'armée contre les manifestants ou limiter la liberté d'expression. Le but est simplement «de faire face à la menace actuelle et de maîtriser pleinement la situation», avait-il affirmé en fin de semaine. (sda/ats/afp)

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