Le gouvernement canadien a dévoilé jeudi sa toute première stratégie nationale d'adaptation aux changements climatiques. Celle-ci est composée d'investissements et de nouvelles normes de construction afin de «protéger les collectivités et bâtir une économie forte».
En tout, 1,6 milliard de dollars canadiens (1,1 milliard de francs) seront investis, essentiellement sur cinq ans, pour aider les provinces et les municipalités à financer des infrastructures publiques résistantes aux inondations ou encore pour mieux informer les Canadiens, à l'aide de nouvelles cartes de crues ou de données climatiques plus précises.
Ottawa s'attend à ce que les dégâts causés par les catastrophes naturelles avoisinent les 15,4 milliards de dollars par an d'ici 2030. Qualifiée de tempête la plus coûteuse à avoir frappé la région atlantique (660 millions de dollars en dommages), l'ouragan Fiona n'est qu'un avant-goût des coûts à prévoir, estime le gouvernement.
En mettant en place près de 70 mesures, le gouvernement fédéral espère réduire les coûts liés aux catastrophes naturelles en définissant «des objectifs et des cibles clairs en matière d'adaptation». Chaque dollar investi devrait entraîner des économies allant jusqu'à 15 dollars, avance Ottawa.
De nouvelles normes pour les constructions en matière d'inondation et d'incendie pourraient à elles seules faire économiser jusqu'à 4,7 milliards de dollars par an, précise le gouvernement, qui mentionne également les forêts urbaines développées ces dernières années dans la plus grande ville du pays, Toronto.
Nous lançons la Stratégie nationale d’adaptation du Canada – un plan pour accroître la résilience des communautés face aux changements climatiques, protéger et rétablir la nature et la biodiversité, soutenir l’économie et les travailleurs, etc. Détails : https://t.co/ep4mkjmgdL
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) November 24, 2022
Ces zones vertes devraient permettre de réduire les dépenses de climatisation, améliorer la qualité de l'air et réduire la pression sur l'infrastructure de gestion des eaux pluviales, selon les autorités qui comptent créer 15 nouveaux parcs urbains dans le pays d'ici 2030.
La stratégie a été accueillie comme un «grand pas en avant» par Greenpeace, tandis que le Bureau d'Assurance du Canada, qui représente diverses sociétés privées d'assurance, la qualifie de «courageuse et ambitieuse», appelant à être suivie par le reste de la société. (ats)