Les autorités de la ville brésilienne de Petropolis ont déclenché jeudi les sirènes d'alarme pour évacuer plusieurs zones à risque avant de nouvelles fortes précipitations. Les pluies diluviennes ont déjà coûté la vie à au moins 117 personnes.
Les habitants de plusieurs quartiers de cette ville de 300 000 habitants, située dans une région montagneuse à 60 km au nord de Rio de Janeiro, ont été appelés en fin d'après-midi par des alarmes et des SMS à se mettre à l'abri chez des proches ou dans des refuges «en raison du volume de pluie qui tombe sur la ville et va continuer, avec une intensité modérée à forte, dans les prochaines heures», a indiqué la Défense civile locale.
Au moins deux rues ont été fermées et leurs habitants évacués après un glissement de «blocs rocheux», qui n'a fait aucun blessé, ont ajouté les secours.
Ces nouvelles précipitations surviennent 48 heures après les pluies torrentielles qui ont transformé les rues pittoresques de cette ville très touristique en rivières de boue, détruisant les maisons et charriant des dizaines de voitures et bus avec leurs passagers.
Alors que les enterrements de victimes se succédaient au cimetière municipal, sauveteurs et bénévoles continuaient jeudi de fouiller la boue et les décombres à la recherche de personnes disparues, avec un espoir de plus en plus ténu de les retrouver vivantes.
«Il faut prendre beaucoup de précautions parce qu'il y a encore des zones à risque», menacées par des glissements de terrain, ajoute-t-il. Selon les autorités, quelque 500 pompiers, aidés de centaines de volontaires, sont mobilisés pour fouiller les décombres.
Le nombre de disparus reste indéterminé, seuls 41 corps, selon TV Globo, ayant été jusqu'à présent identifiés. La police locale a fait état de 116 disparus, contre 35 recensés par le ministère public.
Sansao de Santo Domingo, un caporal de la Police militaire présent pour prêter main forte aux secouristes, est parvenu jeudi à sauver un petit chien gris au milieu des décombres d'une habitation en haut de la colline:
Jeudi, environ 850 personnes avaient déjà été recueillies dans des refuges improvisés, en majorité des écoles publiques.
Le président Jair Bolsonaro, en visite officielle en Russie en début de semaine, puis en Hongrie ce jeudi, devait se rendre à Petropolis vendredi, dès son retour au Brésil, pour survoler les zones sinistrées.
Le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro, Claudio Castro, a estimé mercredi lors d'une conférence de presse sur place qu'il s'agissait des «pires pluies depuis 1932».
Le Brésil a été frappé en cette saison des pluies par des précipitations particulièrement meurtrières – dans les Etats de Bahia (nord-est), Minas Gerais et Sao Paulo (sud-est) – que les experts ont liées au réchauffement climatique.
Avec le réchauffement climatique, les risques d'épisodes de fortes précipitations augmentent, selon les scientifiques. Ces pluies, associées notamment au Brésil à une urbanisation souvent sauvage, favorisent inondations et glissements de terrain meurtriers.
A Petropolis, ancienne résidence d'été de la Cour impériale, la boue a enseveli des habitations et des toits en tôle arrachés jonchaient le sol.
Avec ses vieilles maisons cossues, Petropolis est une destination qui attire un grand nombre de touristes en quête d'histoire, de randonnées dans une nature montagneuse et verdoyante et d'un climat tempéré.
En janvier 2011, plus de 900 personnes avaient péri en raison d'inondations et des glissements de terrain dans une vaste région comprenant Petropolis et les villes voisines de Nova Friburgo, Itaipava et Teresopolis.
Le nombre de décès dû aux pluies diluviennes de mardi a déjà dépassé le bilan de 2011 pour Petropolis, quand 73 personnes avaient trouvé la mort. (ats/jch)