«La plus grande tragédie» qu'a connue le Chili en plus d'une décennie: les incendies qui ravagent la région côtière touristique de Valparaiso (centre) ont fait au moins 112 morts, et le bilan risque de s'alourdir ce lundi alors que les pompiers continuent de combattre une quarantaine de foyers actifs.
Des quartiers d'habitations entiers dévastés, des voitures calcinées, près de 26 000 hectares réduits en cendre... Pour la troisième journée consécutive, quelque 1400 pompiers et 1300 militaires et volontaires continuaient de lutter contre des dizaines d'incendies dans le centre et le sud du pays, selon le Service national de prévention et de réponse aux catastrophes (Senapred).
Le Service de médecine légale (SML) chargé de compiler les données liées à cette crise a indiqué dans un communiqué avoir admis un total de 99 personnes décédées. «32 d'entre elles ont été identifiées. En outre, nous avons réalisé 25 autopsies», selon la même source.
Le précédent bilan donné par le président Gabriel Boric était de 64 morts. «Ce chiffre va augmenter, nous savons qu'il va augmenter de manière significative», a-t-il déclaré lors d'un déplacement à Quilpué, situé à la périphérie de Viña del Mar dans la région de Valparaiso.
Le maire de la station balnéaire de Viña del Mar, Macarena Ripamonti, et le gouverneur de la région de Valparaíso, Rodrigo Mundaca, ont déclaré que plusieurs centaines de personnes avaient été portées disparues.
A Quilpué, une équipe de l'AFP a pu voir des quartiers entiers et des voitures carbonisés. Là, des milliers d'habitants ont été bloqués vendredi pendant plusieurs heures alors qu'ils tentaient de fuir en voiture.
«C'est la plus grande tragédie que nous ayons connue depuis le tremblement de terre de 2010», a déclaré Gabriel Boric, en référence au séisme de magnitude 8.8 qui avait été suivi d'un tsunami, le 27 février 2010, et qui avait fait plus de 500 morts.
Les pompiers combattaient toujours dimanche 34 incendies et étaient parvenus à en contrôler 43, selon le Senapred.
Les conditions météorologiques des dernières heures semblent plus favorables, a déclaré la ministre de l'Intérieur Carolina Toha, décrivant un phénomène typique de la côte pacifique qui produit beaucoup de nuages, une forte humidité et donc des températures plus basses. Et d'ajouter:
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a annoncé sur X que l'Union européenne était «prête à apporter son aide dans ces moments difficiles», estimant que ces «incendies dévastateurs nous rappellent les ravages de la sécheresse et du climat».
Depuis mercredi, la température frôle les 40 degrés dans le centre du Chili et la capitale Santiago.
Cette canicule résultant du phénomène climatique El Niño touche actuellement le cône sud de l'Amérique latine, en pleine période estivale, provoquant des incendies de forêt aggravés par le réchauffement climatique. Après le Chili et la Colombie, la vague de chaleur menace dans les prochains jours l'Argentine, le Paraguay et le Brésil. (tib/ats)