Le dragon chinois se sent-il menacé? La Chine a réclamé lundi 10 mai aux Etats-Unis, à l'Allemagne et au Royaume-Uni d'annuler une visioconférence mercredi sur la répression de la minorité musulmane des Ouïghours. Elle a appelé les membres de l'Onu à ne pas y participer.
Pékin «exhorte les co-organisateurs à immédiatement annuler cet événement qui interfère dans les affaires intérieures de la Chine, et appelle les autres États membres à le rejeter». «La situation actuelle au Xinjiang n'a jamais été aussi bonne historiquement, assure la mission chinoise auprès des Nations-unis dans un communiqué repris par le South China Morning Post.
Les Etats-Unis ont récemment considéré pour leur part que la répression de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang, avec des camps de concentration, équivalait à un «génocide». Ce à quoi Pékin répond par la provocation. «Les Etats-Unis prétendent se soucier des droits humains des musulmans malgré le fait mondialement connu qu'ils ont tué des musulmans en Afghanistan, en Irak et en Syrie»
La Chine dément catégoriquement les accusations et affirme que les «camps» sont des «centres de formation professionnelle» destinés à éloigner la population de l'extrémisme religieux et du séparatisme, après une série d'attentats attribués à des Ouïghours.
Lors de la réunion mercredi, des interventions sont attendues de la part des ambassadeurs auprès de l'ONU des Etats-Unis, de l'Allemagne et du Royaume-Uni. Mais aussi de représentants des Ouïghours, ainsi que de l'ONG Human Rights Watch, co-organisatrice de l'événement. (ga)