La Corée du Nord a annoncé jeudi que sa deuxième tentative en trois mois pour mettre en orbite un satellite-espion avait échoué. Elle a promis de refaire un essai en octobre.
«Les phases une et deux du vol de la fusée ont été normales, mais le lancement a échoué à cause d'une erreur dans le système de mise à feu d'urgence au cours de la troisième phase de vol», a indiqué l'agence de presse officielle KCNA:
Le premier ministre japonais Fumio Kishida a annoncé sur le réseau social X (ex-Twitter) que Pyongyang a tiré «un missile balistique présumé», qui était entré dans l'espace aérien du Japon près de l'archipel d'Okinawa.
«Notre armée demeure en alerte maximum en coordination avec les Etats-Unis, tout en renforçant notre niveau de sécurité», a ajouté l'état-major conjoint sud-coréen.
Mardi, Pyongyang avait fait savoir au Japon que le lancement aurait lieu entre les 24 et 31 août, ce qui a incité Tokyo à mobiliser des navires et à mettre en alerte son système de défense antimissiles PAC-3.
Séoul a qualifié un tel lancement «d'illégal», car il viole les sanctions de l'ONU interdisant à la Corée du Nord de procéder à des essais utilisant la technologie balistique, qui est employée à la fois pour les tirs spatiaux et de missiles.
Ce tir a eu lieu quelques jours après que les dirigeants américain, sud-coréen et japonais ont tenu un sommet aux Etats-Unis, avec les menaces nucléaires de la Corée du Nord à l'ordre du jour. Selon Washington, ce lancement enfreindrait des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le 31 mai, la Corée du Nord avait tenté de lancer ce qu'elle a décrit comme son premier satellite de reconnaissance militaire, mais la fusée s'est abîmée en mer quelques minutes après le décollage.
L'armée sud-coréenne, au terme d'une opération complexe de 36 jours en mer, avait fini par récupérer des parties de la fusée et du satellite. Après examen par des experts sud-coréens et américains, le ministère sud-coréen de la défense avait estimé que le satellite n'avait «aucune utilité militaire».
Washington et Séoul soupçonnent Pyongyang de développer un nouveau missile balistique intercontinental, qui comporte des technologies similaires à celle d'un lanceur de satellites.
Ce nouveau lancement coïncide avec Ulchi Freedom Shield, le nom donné aux manoeuvres américano-sud-coréennes de grande ampleur qui ont débuté lundi et doivent se dérouler jusqu'au 31 août.
Selon les alliés, ces exercices visent à répondre aux menaces croissantes de la Corée du Nord, dotée d'armes nucléaires. (ats/jch)