Le soldat de l'armée américaine qui est entré en Corée du Nord au mois de juillet «a reconnu y être entré illégalement», a annoncé mercredi l'agence d'Etat nord-coréenne KCNA. Elle cite un rapport d'enquête:
Il s'agit de la première déclaration publique de Pyongyang depuis le début de l'affaire. Ce soldat américain devait rentrer aux Etats-Unis après avoir eu des ennuis avec la justice sud-coréenne, mais il a en fait traversé la frontière avec le Nord le 18 juillet en se mêlant à un groupe de touristes qui visitait la zone démilitarisée séparant les deux Corées.
«Au cours de l'enquête, le détenu a confié qu'il avait décidé de venir en RPDC car il abhorrait les traitements inhumains et la discrimination raciale au sein de l'armée américaine», a ajouté KCNA, confirmant pour la première fois la détention du militaire:
Le soldat américain a «exprimé sa volonté de chercher refuge en RPDC ou dans un pays tiers, se disant désabusé face à la société inégalitaire américaine», a encore assuré l'organe de presse étatique, précisant qu'une enquête du régime était toujours en cours.
Le jeudi 3 août, le commandement américain avait indiqué que Pyongyang «répondait» aux sollicitations concernant le militaire. Le chef de la diplomatie Antony Blinken, qui avait aussi confirmé que le contact était établi avec Pyongyang, avait cependant dit ne pas avoir d'information concernant la localisation ou l'état de santé du détenu.
Les deux Corées sont techniquement toujours en guerre depuis 1953, car c'est un armistice et non un traité de paix qui a mis fin au conflit armé. Des fortifications pullulent à la frontière, mais seul un muret de béton les sépare au niveau de la zone de sécurité commune (JSA), qui reste moins difficile à traverser malgré la présence de soldats. (ats/jch)