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Corée du Sud

Un mandat d'arrêt inédit contre le président déchu en Corée du Sud

Les Sud-coréens sont descendus dans la rue pour exiger la destitution de Yoon Suk Yeol.
Des manifestants réclamant que Yoon Suk Yeol soit définitivement déposé.Image: EPA

Un mandat d'arrêt inédit contre le président déchu en Corée du Sud

Les autorités sont priées de se saisir de Yoon Suk Yeol après sa tentative ratée d'imposer la loi martiale. Mais ce ne sera pas chose facile, ses services de sécurité ayant déjà fait obstruction à trois perquisitions.
31.12.2024, 06:2531.12.2024, 06:25
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Un tribunal sud-coréen a émis un mandat d'arrêt contre le président déchu Yoon Suk Yeol pour sa tentative ratée d'imposer la loi martiale au début du mois, ont indiqué mardi les enquêteurs. Yoon a refusé trois fois de se présenter à un interrogatoire.

«Le mandat d'arrêt et le mandat de perquisition contre le président Yoon Suk Yeol (...) ont été émis ce matin», a déclaré dans un communiqué l'autorité menant l'enquête conjointe contre Yoon. «Aucun calendrier n'a été établi pour la suite des procédures», a-t-elle précisé.

Il s'agit de la première fois dans l'histoire de la Corée du Sud qu'un président en exercice est visé par une telle action de la justice. Yoon Suk Yeol est toujours officiellement en poste en attendant que la Cour constitutionnelle se prononce sur sa destitution, adoptée le 14 décembre par l'Assemblée nationale.

Il est actuellement suspendu de ses fonctions, la Cour devant confirmer ou infirmer sa destitution d'ici la mi-juin.

Yoon avait sidéré le pays le 3 décembre en proclamant par surprise la loi martiale et en envoyant l'armée au Parlement afin de le museler. Il avait été obligé de faire marche arrière avant l'aube le lendemain sous la pression des députés et des milliers de manifestants.

Refus d'obtempérer

Il est sous le coup d'une enquête pour «rébellion», un crime théoriquement passible de la peine de mort, et a interdiction de quitter le territoire. L'ex-procureur star de 64 ans a refusé à trois reprises d'obtempérer à des convocations pour être interrogé sur son coup de force, entraînant la demande lundi d'un mandat d'arrêt contre lui.

Celui-ci a été émis quelque 33 heures après la requête, les médias locaux évoquant «le plus long délai dans l'histoire» pour débattre de la production d'un tel document.

Le mandat d'arrêt est «illégal» et «invalide», a par ailleurs fustigé son avocat dans un communiqué envoyé à l'AFP.

«Le mandat d'arrêt et le mandat de perquisition et de saisie émis sur demande d'une agence qui n'a pas autorité en matière d'enquête sont illégaux et invalides»

Même si un mandat d'arrêt a bien été délivré, il n'est pas certain que les autorités puissent effectivement se saisir de Yoon Suk Yeol, ses services de sécurité ayant déjà fait obstruction à trois perquisitions, pourtant sur mandat. La police est néanmoins déployée devant sa résidence dans le centre de Séoul, selon la télévision sud-coréenne.

Des manifestants réclamant qu'il soit définitivement déposé et d'autres le soutenant sont également présents, les médias locaux diffusant des images de heurts entre les deux camps survenus dans la nuit.

Selon la presse sud-coréenne, il est improbable que Yoon Suk Yeol soit arrêté et que sa résidence soit perquisitionnée incessamment, estimant que les enquêteurs vont d'abord tenter de coopérer avec la garde présidentielle. Techniquement, toute personne s'opposant à l'exécution d'un mandat d'arrêt peut être appréhendée.

Eliminer les éléments hostiles»

La nuit de la courte loi martiale, Yoon avait autorisé l'armée à ouvrir le feu pour forcer l'entrée du Parlement et traîner dehors les élus qui s'y étaient réunis en urgence, selon un rapport de dix pages du parquet, consulté par l'AFP.

L'avocat du président suspendu, Yoon Kab-keun, a fustigé lundi un «compte rendu partial qui n'est en accord ni avec les circonstances objectives ni avec le bon sens».

Le soir de son coup de force, Yoon Suk Yeol avait justifié sa décision choc par sa volonté de protéger la Corée du Sud des «forces communistes nord-coréennes» et d'«éliminer les éléments hostiles à l'Etat», accusant l'opposition majoritaire au Parlement de bloquer le pays.

Un nombre suffisant de députés étaient parvenus à voter la levée de la loi martiale et Yoon avait dû obéir, obligé par la Constitution. Selon le rapport du parquet, il aurait discuté de ce plan avec des hauts responsables militaires dès mars.

Une autre première

La Corée du Sud est depuis plongée dans un chaos politique qui s'est poursuivi avec la destitution vendredi par l'Assemblée du président intérimaire, Han Duck-soo, accusé d'entraver les investigations contre Yoon Suk Yeol. Une autre première dans l'histoire du pays.

Le ministre des Finances Choi Sang-mok a pris le relais en tant que deuxième remplaçant mais s'est vite retrouvé confronté à une catastrophe sans précédent sur le sol sud-coréen, avec le crash d'un avion dimanche à Muan (sud-ouest) ayant fait 179 morts sur les 181 passagers. (ats)

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