La France tire la sonnette d'alarme après avoir identifié une nouvelle mutation du Covid: le «variant breton». C'est ainsi que la Direction générale de la Santé l'a nommé. Sa spécificité? Il semble qu'il soit indétectable via les tests PCR.
L'agence e veut néanmoins rassurante: «Les premières analyses ne permettent pas de conclure, ni d’une gravité, ni d’une transmissibilité accrue par rapport au virus historique», rapporte Le Figaro.
En Bretagne, un foyer épidémique s'est déclaré dans un centre hospitalier de Lannion. Les autorités sanitaires ont alors détecté plusieurs cas de malades présentant les symptômes du Covid, mais dont les tests PCR étaient négatifs, explique La Croix.
C'est la biologiste de l'hôpital qui a donné l'alerte, car ces malades avaient des «symptômes typiques du Covid», a expliqué Stéphane Mulliez, directeur de l'agence régionale de santé dans Le Point. Au final, le 13 mars, 79 cas ont été identifiés, dont huit étaient porteurs du fameux variant. Ce dernier a été confirmé par séquençage.
Selon l'Institut Pasteur, ce nouveau variant «est porteur de neuf mutations». Des analyses sont en cours par l'établissement «afin d’apprécier l’impact possible de ces modifications génétiques sur un défaut de reconnaissance par les tests virologiques», rapporte Libération.
Le quotidien Le Figaro, quant à lui, présente l'analyse de Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistiques à l’École des hautes études en santé publique:
Pascal Crépey estime que le scénario le plus rassurant est à retenir, car le virus semble avoir été détecté dans les poumons après des examens poussés.
Face à L'emballement, certains chercheurs pondèrent: «Il a fallu six mois pour qu'on établisse réellement scientifiquement que le variant anglais était plus contagieux et plus mortel. Cela signifie qu'aujourd'hui, on ne peut rien dire sur ce variant breton», a estimé le professeur Philippe Froguel, généticien et endocrinologue à Lille sur franceinfo. Par ailleurs, le spécialiste s'étonne: «Je suis un peu surpris qu'on dise qu'il ne se détecte pas dans un test PCR nasopharyngé. Il faut des études précises pour cela.»
Il est utile de rappeler que la mutation d'un virus est parfaitement naturelle. Dans le cas de ce «variant breton» les investigations sont en cours. Pour l'heure, la communauté scientifique s'accorde à dire que trois variants sont considérés comme très préoccupants: ceux détectés en Angleterre, en Afrique du Sud et au Japon. Ce dernier est appelé variant brésilien, car repéré sur des voyageurs venant de ce pays. (jah)