International
Covid-19

La France face à un «variant breton» indétectable

Vue microscopique du Covid-19.
Vue microscopique du Covid-19.shutterstock

La France face à un «variant breton» indétectable

Les autorités sanitaires françaises ont indiqué l'apparition d'une nouvelle mutation du Covid. Le virus serait difficilement identifiable par les tests PCR.
16.03.2021, 22:2116.03.2021, 23:51
Plus de «International»

La France tire la sonnette d'alarme après avoir identifié une nouvelle mutation du Covid: le «variant breton». C'est ainsi que la Direction générale de la Santé l'a nommé. Sa spécificité? Il semble qu'il soit indétectable via les tests PCR.

L'agence e veut néanmoins rassurante: «Les premières analyses ne permettent pas de conclure, ni d’une gravité, ni d’une transmissibilité accrue par rapport au virus historique», rapporte Le Figaro.

Que s'est-il passé?

En Bretagne, un foyer épidémique s'est déclaré dans un centre hospitalier de Lannion. Les autorités sanitaires ont alors détecté plusieurs cas de malades présentant les symptômes du Covid, mais dont les tests PCR étaient négatifs, explique La Croix.

C'est la biologiste de l'hôpital qui a donné l'alerte, car ces malades avaient des «symptômes typiques du Covid», a expliqué Stéphane Mulliez, directeur de l'agence régionale de santé dans Le Point. Au final, le 13 mars, 79 cas ont été identifiés, dont huit étaient porteurs du fameux variant. Ce dernier a été confirmé par séquençage.

Plusieurs scénarios possibles

Selon l'Institut Pasteur, ce nouveau variant «est porteur de neuf mutations». Des analyses sont en cours par l'établissement «afin d’apprécier l’impact possible de ces modifications génétiques sur un défaut de reconnaissance par les tests virologiques», rapporte Libération.

Le quotidien Le Figaro, quant à lui, présente l'analyse de Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistiques à l’École des hautes études en santé publique:

  • Scénario rassurant: Si le virus n'a pas été détecté par test PCR, c'est qu'il s'est installé directement dans les poumons. Dans ce cas, il serait moins contagieux, car la contamination par aérosols serait limitée.
  • Scénario inquiétant: Le virus a tellement muté qu'il est devenu invisible. Cela remettrait en question toute la stratégie de traçage.

Pascal Crépey estime que le scénario le plus rassurant est à retenir, car le virus semble avoir été détecté dans les poumons après des examens poussés.

Pas forcément plus dangereux

Face à L'emballement, certains chercheurs pondèrent: «Il a fallu six mois pour qu'on établisse réellement scientifiquement que le variant anglais était plus contagieux et plus mortel. Cela signifie qu'aujourd'hui, on ne peut rien dire sur ce variant breton», a estimé le professeur Philippe Froguel, généticien et endocrinologue à Lille sur franceinfo. Par ailleurs, le spécialiste s'étonne: «Je suis un peu surpris qu'on dise qu'il ne se détecte pas dans un test PCR nasopharyngé. Il faut des études précises pour cela.»

Il est utile de rappeler que la mutation d'un virus est parfaitement naturelle. Dans le cas de ce «variant breton» les investigations sont en cours. Pour l'heure, la communauté scientifique s'accorde à dire que trois variants sont considérés comme très préoccupants: ceux détectés en Angleterre, en Afrique du Sud et au Japon. Ce dernier est appelé variant brésilien, car repéré sur des voyageurs venant de ce pays. (jah)

Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Un ancien SS centenaire, gardien de camp nazi, pourrait être jugé
Un tribunal allemand a relancé la procédure d'un ancien gardien de camp de la mort. La comparution de cet homme, désormais centenaire, avait été refusée en raison de son état de santé.

Le tribunal de Hanau (centre) devra de nouveau se prononcer sur l'ouverture ou non d'un procès visant un ancien SS, âgé de 100 ans, a annoncé mardi le tribunal régional supérieur de Francfort. L'accusé est un ancien gardien du camp nazi de Sachsenhausen, au nord de Berlin, inculpé depuis l'été 2023 de complicité de meurtres sur des prisonniers dans plus de 3300 cas, entre 1943 et 1945, durant la Seconde guerre mondiale.

L’article