L'OMS en retient trois. Initialement repérés en Ecosse, aux Etats-Unis et au Brésil, ils circulent respectivement dans 125, 75 et 41 pays. De nombreux autres variants, que la communauté scientifique cherche à repérer et évaluer, circulent.
En soi, l'apparition de variants est tout sauf une surprise: c'est un processus naturel, puisque le virus acquiert des mutations au fil du temps, pour assurer sa survie. «La plupart n'a pas d'impact en termes de santé publique», souligne l'OMS. Tout dépend en effet des mutations qu'ils portent.
Les termes «variants anglais, sud-africain ou brésilien» sont plus compréhensibles pour le grand public que leurs noms techniques chiffrés (N501Y ou E484K), mais les scientifiques ne les aiment guère, car ils les jugent stigmatisants pour les pays.
Il y a un consensus au sujet des trois «variants préoccupants»: ils sont plus contagieux. Mais cela ne s'appuie pour l'instant que sur des données épidémiologiques. Cela ne permet donc pas d'avoir un chiffre catégorique, puisque les résultats peuvent varier selon les mesures de restriction, en place dans les régions concernées.
L'OMS juge que le variant anglais est 36% à 75% plus contagieux.
Selon des chercheures de l'université de Harvard, l'infection provoquée par le variant anglais pourrait durer plus longtemps. Mais ce type de recherches prend du temps, et il faudra encore plusieurs semaines, voire mois pour avoir des réponses définitives.
Cela semble être le cas pour le variant anglais. Une étude publiée le 10 mars conclut qu'il est 64% plus mortel que le coronavirus classique.
Pour 1000 cas détectés, le variant anglais provoque 4.1 morts, contre 2.5 pour le coronavirus classique, conclut cette étude publiée dans la revue médicale BMJ. Elle confirme de premières observations faites fin janvier par les autorités britanniques.
Par ailleurs, en s'appuyant sur d'autres travaux menés en Afrique du Sud, l'OMS estime que le variant sud-africain «augmente de 20% le risque de décès à l'hôpital».
Selon plusieurs études in vitro, l'efficacité des vaccins n'est pas sensiblement réduite par le variant anglais, mais semble l'être par les variants sud-africain et brésilien, à cause de la fameuse mutation E484K. Toutefois, même si les vaccins sont moins efficaces contre certains variants, cela ne veut pas dire qu'ils ne sont plus efficaces du tout.
Quoi qu'il en soit, les fabricants travaillent à de nouvelles versions de leur vaccin, adaptées aux variants. Moderna a ainsi annoncé le 10 mars qu'il avait commencé à injecter des vaccins de nouvelle génération à de premiers patients, dans le cadre d'un essai clinique, destiné à évaluer leur efficacité contre le variant sud-africain.
(ats/afp)