Un groupe de 128 Cubains, ayant participé aux manifestations des 11 et 12 juillet 202, considérées comme les plus violentes ces jours-là, dans deux quartiers de La Havane, a été condamné à des peines allant de 6 à 30 ans d'incarcération, a annoncé mercredi la Cour suprême de l'île.
Sur les 129 accusés, 128 ont été reconnus coupables de sédition et de vol, et deux d'entre eux ont été condamnés à trente ans de prison, a précisé la TSP, sans préciser l'âge des condamnés.
Selon le communiqué, les manifestants ont renversé des véhicules, notamment des voitures de patrouille, des forces de l'ordre et ont lancé des pierres, des bouteilles et des cocktails Molotov sur les installations de la police et les agents du ministère de l'Intérieur, causant «des blessures (...) et des dégâts matériels importants».
Le 25 janvier, le gouvernement a indiqué que 790 personnes, dont 55 âgées de moins de 18 ans, avaient été inculpées pour les manifestations de juillet. A cette date, 172 autres personnes avaient été condamnées.
L'ONG de défense des droits de l'homme Cubalex, basée à Miami, a considéré que les peines prononcées lors des précédents procès des manifestants du 11 juillet étaient excessives et violaient, dans certains cas, les garanties d'une procédure régulière.
Laritza Diversent, directrice de cette ONG, a déclaré à l'AFP que les peines prononcées mercredi créaient un précédent qui aura des conséquences sur la société cubaine.
Aux cris de «Liberté!» et de «Nous avons faim!», des milliers de Cubains ont manifesté le 11 juillet 2021, dans une cinquantaine de villes du pays. Cuba traverse sa pire crise économique en près de trente ans, sous l'effet de la pandémie et des sanctions américaines, poussant, chaque jour, de plus en plus d'habitants à s'exiler. (ats/jch)