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Danemark: la gauche s'impose de justesse aux législatives

Danemark: la gauche s'impose de justesse aux législatives

Le bloc de gauche de la première ministre sociale-démocrate Mette Frederiksen est arrivé en tête mardi des élections législatives au Danemark.
La première ministre Mette Frederiksen va devoir former un nouveau gouvernement danois.Image: sda
L'inflation au plus haut depuis 40 ans, les prix élevés de l'énergie et le système de santé ont dominé la campagne électorale danoise.
02.11.2022, 05:2802.11.2022, 06:13
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Le bloc de gauche mené par la première ministre sortante Mette Frederiksen a remporté une majorité d'un seul siège aux législatives au Danemark. La sociale-démocrate qui veut un gouvernement au-delà des clivages traditionnels a maintenu sa main tendue vers le centre.

Au bout du suspense, la coalition de cinq partis de gauche a obtenu 87 sièges, auxquels doivent s'ajouter deux sièges du Groenland et une des îles Féroé, formant une majorité de 90 sièges.

Les sociaux-démocrates restent, de loin, le premier parti du pays, mais, contrairement aux trois dernières années, ils ne comptent plus former un gouvernement minoritaire, multipliant les appels du pied aussi bien au sein de leur bloc qu'au centre et à droite. Ils ont remporté 50 mandats sur les 179 que compte le Folketing, augmentant de 1,6 point leur score de 2019, avec 27,5% des voix.

«Nous avons réalisé la meilleure élection en plus de vingt ans»
Mette Frederiksen

Virage à droite, chez les voisins suédois:

«Une majorité rouge»

La coalition rassemblant la droite et l'extrême droite réunit quant à elle 72 sièges, plus un siège aux îles Féroé. «Les résultats des élections montrent qu'il y a à nouveau une majorité rouge au parlement», a constaté le chef du parti libéral Jakob Ellemann-Jensen, dont le parti recule de dix points.

  • L'extrême droite, divisée en trois partis, cumule 14,4% des voix. Le longtemps influent parti du peuple danois (DF), qui caracolait au-dessus des 20% il y a quelques années encore, chute autour de 2,6%, son plus mauvais résultat depuis son entrée au Parlement en 1998;
  • C'est un nouveau parti fondé par l'ancienne ministre de l'immigration, Inger Støjberg, les Démocrates du Danemark, qui rafle la mise avec 8% et 14 mandats;
  • Avec 16 sièges, le parti centriste des Modérés de l'ancien premier ministre Lars Løkke Rasmussen, qui espérait jouer un rôle décisif d'arbitre, fait son entrée au Parlement. Celui-ci s'est dit prêt à discuter d'une participation du gouvernement.

Le dirigeant libéral Jakob Ellemann-Jensen qui a raté son objectif de devenir premier ministre, s'est lui également dit prêt à parler de collaboration, mais a fait part de son scepticisme.

Longues tractations

Une phase de longues tractations s'annonce: Mette Frederiksen a annoncé qu'elle présenterait mercredi sa démission à la reine qui devrait lui demander de former un nouveau gouvernement. Les sociaux-démocrates étaient jusqu'ici seuls au gouvernement:

«L'élection a montré qu'il n'y a plus de majorité derrière le gouvernement dans sa forme actuelle»

Depuis le début de la campagne, la dirigeante socialiste a multiplié les appels vers le centre et la droite pour construire un gouvernement au-delà des clivages traditionnels.

Le scrutin anticipé avait été provoqué par la «crise des visons»: un parti soutien du gouvernement minoritaire avait menacé de le faire tomber s'il ne convoquait pas des élections pour s'assurer de la confiance des électeurs après la décision, ensuite déclarée illégale, d'abattre l'immense cheptel de visons du pays pour lutter contre le coronavirus.

Dans un pays champion de la rigueur migratoire depuis plus de vingt ans, y compris au sein du parti social-démocrate de Frederiksen, les questions migratoires n'ont été que peu évoquées et le gouvernement, dont l'objectif est de n'accueillir aucun réfugié, travaille à la mise en place au Rwanda d'un centre de gestion des demandeurs d'asile.

Dans un pays où la participation est traditionnellement élevée, 84,1% des quelque 4,2 millions d'électeurs se sont déplacés pour aller voter, une part en très léger recul. (ats/jch)

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