Pour ceux qui ne regardent pas la télé-réalité française, le nom de Magali Berdah ne vous dit probablement rien. Pour les autres, sachez que la BFF de Maeva Ghennam s'intéresse désormais à la campagne présidentielle française.
Magali Berdah, 40 ans, est une femme d'affaires aussi controversée que l'homme politique qu'elle a interviewé sur sa nouvelle chaîne YouTube, je parle évidemment d'Eric Zemmour.
Elle a créé en 2017 Shauna Events, une agence d’influenceurs issus de la télé-réalité. On lui reproche d'avoir validé de nombreuses arnaques au dropshipping. Elle-même ne résiste pas à un partenariat rémunéré avec des marques de crèmes amincissantes douteuses.
Internet aime bien lui taper dessus. C'est la piñata des internautes. En sachant tout ça, vous ne serez pas surpris d'apprendre qu'elle est également chroniqueuse dans Touche pas à mon Poste sur C8 aux côtés de Cyril Hanouna.
Mais depuis dimanche 23 janvier, Magali Berdah se la joue «Elise Lucet version Wish» comme l'écrit le site L'ADN. Le premier épisode de son immersion dans la campagne présidentielle est consacré à Eric Zemmour, l'autre piñata du moment.
Ça commence comme une bande-annonce Netflix. Une musique digne d’un film d’action noté 4,8 sur IMDB. Apparaît en lettres blanches sur fond noir: «Immersion avec les candidats à la présidentielle, épisode 1: Eric Zemmour». Ouuuh! J’en ai la chair de poule. Puis, plan sur le polémiste qui a sorti les mots «arabo-musulman» et «Gaulois» dans une seule phrase. Il me faudra quelque chose de plus fort que du Tramadol si je veux tenir les 35 minutes restantes.
Mais avant d'interviewer le candidat d'extrême droite, c’est Samuel Lafont, le directeur de la stratégie numérique, a.k.a. monsieur réseaux sociaux, qu'elle rencontre. Elle fait du co-voiturage avec lui dans un van au plafond scintillant. Le Tramadol donne-t-il des hallucinations ou est-ce que vous aussi, vous voyez la même chose que moi?
Les questions ne commencent pas par: «On dit que…» mais «on m’a dit que…». On dirait une enfant qui répète son texte. Quand elle demande par exemple: «Alors vous, vous allez recruter des élus, c’est ça?» et que la personne lui répond: «C’est plus compliqué que ça», elle rit nerveusement: «Moi je parle avec des mots simples». Elle joue volontairement sur son côté naïf, elle qui n’a pas voté depuis ses 19 ans et qui dit sur son compte Instagram ne rien comprendre à la politique.
Magali Berdah ne comprend peut-être rien à la politique mais elle ne perd pas le nord. Au bout de deux minutes, elle balance au monsieur réseaux sociaux: «Eric Zemmour président et Magali Baedah, ministre des réseaux sociaux?» Si ça se concrétise, il faudra renoncer à Dubaï, où elle est domiciliée, ainsi qu'à son entreprise.
❗EXCLU WEB ❗
— C8 (@C8TV) May 1, 2021
"À Dubaï, l'avantage c'est que quand tu portes des belles choses, tu n'es pas jugé."
Visite guidée exclusive de la villa de luxe de @MagaliBerdah. Elle se confie sur sa nouvelle vie.#Influenceurs : Une Vie de rêve à Dubaï, épisode 3, disponible sur @myCANAL.
Dans la vidéo qui dure 35 minutes, il y a une bonne partie explicative façon Wikipedia: comment un candidat obtient les 500 signatures, qui finance la campagne, etc.
Puis, vient le moment tant attendu, l’interview d’Eric Zemmour. Trois questions, l’une sur la laïcité, la deuxième sur le fait qu’on le traite de raciste et la troisième sur les entrepreneurs.
A aucun moment, elle ne le coupe. On la sent d'ailleurs impressionnée. C'est complaisant, genre: je te pose une question et je te laisse répondre pendant dix minutes. Où est la Magali autoritaire qu’on voit dans Les Princes et les Princesses de l’Amour? Là, c'est la Magali Bisounours qui ne maîtrise pas son sujet.
On apprend par exemple que le candidat n'est pas inquiet pour sa sécurité mais plus pour celle des autres. Quel homme!
Quand par exemple, monsieur réseaux sociaux affirme que le seul problème d’Eric Zemmour, c’est «de trouver des salles suffisamment grandes pour accueillir tous les gens qui veulent venir le voir», Magali Berdah rétorque très justement, «Vous êtes sûr que c’est le seul?», avant de rigoler. C’est bien, mais elle devrait aller au bout de sa pensée car on espère que le bout de sa pensée, c’est les huit procédures judiciaires qui le menacent, sans compter sa condamnation pour «complicité de provocation à la haine» et «injure raciale». Mais on passe rapidement à un autre intervenant à qui la businesswoman répond par des «d'accord» et des «très bien».
La vidéo cumule plus de 231 000 vues sur YouTube et pour l'équipe d'Eric Zemmour, c'est du pain béni. Sur Twitter, Samuel Lafont et Stanislas Rigault (président de la génération Z), ont partagé des séquences. Pas sûr qu'ils auraient fait ça avec un reportage d'Elise Lucet.
Sur Instagram, plusieurs influenceuses suivies par des milliers de personnes et qui travaillent avec Magali Berdah ont également partagé son IGTV en la félicitant.
On ne sait pas encore qui sera le prochain candidat interviewé, mais pour le moment, c'est de la publicité gratuite pour Eric Zemmour.